Le chef de l’État prendra la parole auprès des Français lors d’une intervention télévisée le lundi 17 avril à 20 heures, suite à une série d’échanges médiatiques dans lesquels le président de la République semble être plutôt en position défavorable.
Emmanuel Macron sera-t-il en mesure d’apaiser les tensions autour de la réforme des retraites? Le président français s’adressera à ses compatriotes lors d’un discours télévisé à 20 heures le lundi 17 avril. Selon le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, le discours vise à « apaiser » la situation et à « faire le bilan » des trois mois de crise.
Emmanuel Macron souhaite mettre fin au processus législatif, et son allocution semble donc logique, selon Thierry Vedel, chercheur CNRS au Centre de recherche politique de Sciences Po. Cependant, en ce qui concerne l’apaisement que ce discours pourrait apporter, le chercheur est beaucoup plus sceptique. « D’autant plus que cette allocution survient après d’autres signes qui n’ont pas montré d’apaisement, comme la promulgation de la loi en pleine nuit », note-t-il.
Thierry Vedel estime que « ce genre de petits signes ont tendance à exaspérer une partie de l’opinion et de la population. »
Le retour du président à l’avant-scène
L’implication très importante du président à la fin du processus contraste avec son attitude précédente, lui qui avait jusqu’alors gardé ses distances, du moins physiquement. « Toute la stratégie de communication d’Emmanuel Macron dans cette crise a été un peu calquée sur celle qu’il a adoptée pendant les ‘gilets jaunes' », déclare Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po. « Le président est parti à l’étranger, il a communiqué par petites cartes postales. L’avantage pour lui est qu’il n’est pas dans la mêlée, il a l’air d’être à côté, ou au-dessus. »
Cependant, Philippe Moreau-Chevrolet souligne que « le problème est qu’il n’est pas connecté avec ce qui est en train de se produire dans le pays. Emmanuel Macron n’est plus l’une des parties du débat, et cela peut avoir un coût politique important. »
Selon les deux experts, ces trois mois ont laissé un fossé politique et l’allocution ne changera rien à cela.