Le surlendemain d’une onzième manifestation contre la modification du système de retraite et sept jours avant le verdict des Sages, Élisabeth Borne visite l’Aveyron. « Il est crucial de se déplacer, c’est bénéfique de respirer l’air frais et de rencontrer des personnes », confie son entourage.
Suite à la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, qui s’est tenue le 6 avril dernier, le décompte a commencé. Il reste exactement une semaine avant la décision du Conseil constitutionnel concernant le texte. Les syndicats ont prévu une nouvelle journée d’action la veille, le 13 avril. Ce sera la dernière tentative pour faire pression sur le gouvernement, qui ne semble pas prêt à faire des concessions sur l’âge de 64 ans.
Pendant ce temps, le gouvernement essaie de donner l’impression que la vie politique continue. Élisabeth Borne, par exemple, raconte à ses visiteurs comment elle a rencontré deux Français qui soutiennent la réforme des retraites lors d’un récent déplacement dans le Calvados. De telles histoires semblent être une bouffée d’oxygène pour le gouvernement, qui attend avec impatience la décision du Conseil constitutionnel.
Pas question d’ouvrir le chantier de la fin de vie
Le 14 avril, date de cette décision, est entourée en gras dans tous les agendas. Le gouvernement espère qu’après la validation de sa réforme, les syndicats auront du mal à relancer le mouvement de contestation. D’ici là, Élisabeth Borne doit occuper le terrain, avec des visites prévues dans un cabinet médical et un hôpital en Aveyron.
La relation entre Élisabeth Borne et Emmanuel Macron semble toujours solide, mais personne ne sait combien de temps cela durera. Aucun conseiller à Matignon ou à l’Élysée ne peut confirmer si le président et la Première ministre ont échangé récemment. Tandis qu’Emmanuel Macron termine sa visite en Chine, Élisabeth Borne concentre son attention sur sa feuille de route, qu’elle doit présenter au président d’ici le 14 avril.
Sa survie se joue la semaine prochaine
Élisabeth Borne a encore une semaine pour établir un programme de réformes. Elle comprend qu’il ne faut pas ouvrir le dossier du grand âge et de la fin de vie juste après celui des retraites. Pourtant, un conseiller déplore que les médias doivent parler d’autre chose.
Beaucoup craignent que le mandat d’Emmanuel Macron soit ruiné par cette réforme des retraites. La survie d’Élisabeth Borne à Matignon dépendra donc de la semaine à venir.