Lundi 3 avril, dans l’après-midi, Elisabeth Borne a organisé une réunion avec les différents partis politiques et les groupes parlementaires pour parler de la réforme des retraites à Matignon.
“Nous avons de nouveau demandé un référendum, en vertu de l’article 11 de la Constitution, pour que nos compatriotes puissent rapidement voter pour ou contre cette réforme”, a déclaré lundi 3 avril Bertrand Pancher, président du groupe Liot (Libertés, indépendants, Outre-mer et territoires) à l’Assemblée nationale et initiateur d’une motion de censure multipartite contre la réforme. Il a fait cette déclaration après une réunion avec Christophe Nagelen, coprésident du groupe Liot, et Elisabeth Borne à Matignon lundi après-midi. “Nous pensons vraiment que c’est une condition pour apaiser notre pays”, ajoute-t-il.
Bertrand Pancher affirme qu’il fera partie de la délégation de parlementaires qui soumettra mardi 4 avril une lettre à l’Élysée pour demander à Emmanuel Macron un référendum d’initiative partagée (RIP) sur la réforme des retraites. “Je vais y aller”, affirme-t-il, soulignant qu’il “demande depuis longtemps de généraliser le processus de référendum” et que ce serait “sensé de réduire réellement le seuil à beaucoup moins de signataires ou de personnes”. Pour rappel, le RIP doit obtenir le soutien d’au moins 185 parlementaires. Le Conseil constitutionnel doit ensuite effectuer plusieurs vérifications puis obtenir le soutien d’au moins un dixième des électeurs (près de 4 800 000 personnes). “Nous verrons bien comment cela se passera demain”, déclare-t-il.
Une « nouvelle méthode » législative
Lundi 3 avril, “la Première ministre ne nous a pas dit qu’elle envisageait de suspendre ce projet de réforme”, explique Bertrand Pancher. Toutefois, elle a mentionné “sa nouvelle méthode” et, en particulier, “qu’elle associera mieux le Parlement à ses projets législatifs, comme la loi de programmation militaire, la loi sur l’agriculture et la loi sur la programmation de l’énergie”. Selon Bertrand Pancher, cette méthode “aurait dû être appliquée pour les retraites”.
La réunion n’a pas non plus permis de repartir sur de nouvelles bases. “Nous avons expliqué qu’il n’y a pas de honte à reculer sur un texte de ce genre et qu’on ne peut pas simplement passer outre cette question des retraites”. Il espère que la demande de retrait et de référendum, “associée à celles des organisations syndicales”, pourra influencer la décision du président de la République. En attendant, la décision du Conseil constitutionnel, le 14 avril prochain, “pourrait remettre à plat complètement ce texte”, conclut-il.