Du nombre de jeunes qui fument à l’impact du Covid, regardons ce que nous disent les dernières données
Le tabagisme est toujours à un niveau élevé en France, mais la plupart des fumeurs veulent arrêter et le vapotage est en hausse : voici quelques-unes des principales conclusions d’une nouvelle enquête sur le tabagisme dans le pays.
Le rapport de l’autorité nationale de santé Santé publique France (SPF), utilise les derniers chiffres pour avoir un aperçu de l’état du tabagisme dans le pays aujourd’hui, chez les personnes âgées de 18 à 75 ans.
1. Le nombre de fumeurs quotidiens remonte lentement
Le nombre de fumeurs s’est stabilisé après une baisse sans précédent entre 2016 et 2019.
Au cours de cette période, la proportion de répondants déclarant fumer quotidiennement est passée de 29,4 % à 24,0 %.
En 2022, plus de trois personnes âgées de 18 à 75 ans sur 10 ont déclaré fumer (31,8 %). Un quart fumait quotidiennement (24,5 %). Cela équivaut à près de 12 millions de personnes, selon le SPF.
Les hommes fument plus que les femmes (27,4 % de fumeurs quotidiens contre 21,7 %). Cependant, l’augmentation du taux de tabagisme chez les femmes observée entre 2019 et 2021 n’a pas augmenté davantage.
Le tabac reste la première cause de décès évitable en France, représentant 75 000 décès en 2015, soit 13 % de l’ensemble des décès.
2. Proportion plus élevée de fumeurs dans les groupes à faible revenu
SPF considère trois marqueurs de statut social lorsqu’il s’agit de savoir qui fume. Ceux-ci sont:
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Qualifications
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Revenu
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Statut d’emploi.
Les résultats de son enquête montrent que plus le niveau d’éducation et de revenu est bas, plus le taux de tabagisme quotidien est élevé.
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Personnes sans diplôme ou inférieur au Bac : 30,8%
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Personnes ayant un diplôme supérieur au Bac : 16,8%
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Chômeurs : 42,3 %
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Employés : 26,1 %
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Étudiants : 19,1 %
Les chiffres montrent également que plus d’un tiers (33,6 %) de ceux qui se situent dans le tiers inférieur des niveaux de revenu fument.
3. Le vapotage est en augmentation
Le vapotage est en augmentation depuis 2016, bien que le pourcentage de personnes qui vapotent quotidiennement soit encore faible.
En 2022, 41,2% des 18-75 ans déclarent avoir déjà expérimenté la cigarette électronique.
Pourtant, le nombre de personnes qui vapotent quotidiennement n’est que de 5,5 %.
4. La majorité des fumeurs quotidiens veulent arrêter
Plus de la moitié des fumeurs quotidiens déclarent vouloir arrêter.
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59,3% des fumeurs quotidiens déclarent vouloir arrêter de fumer
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26,4% disent qu’ils prévoient d’arrêter dans les 6 prochains mois
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30,3% ont essayé d’arrêter pendant au moins une semaine au cours des 12 derniers mois.
Un pourcentage plus élevé d’hommes fumeurs que de femmes fumeuses veulent arrêter de fumer (61,7 % contre 56,5 % de femmes). Un pourcentage plus élevé d’hommes fumeurs que de femmes fumeuses ont tenté d’arrêter au cours des 12 derniers mois (34,3 % contre 25,8 %).
5. Covid a peut-être perturbé la tendance à moins de fumeurs
Le SPF a déclaré qu' »après une période de baisse du taux de tabagisme entre 2016 et 2019, la stabilité du tabagisme observée à partir de 2020 s’est poursuivie en 2022″.
Il a déclaré que « l’impact de la crise sanitaire, sociale et économique liée au Covid-19 ne peut être exclu » comme facteur expliquant pourquoi le taux de tabagisme n’a pas continué à diminuer dans certaines couches de la population.
Il a de nouveau mis en évidence l’impact que jouent les inégalités sociales sur les taux de tabagisme. « Ce sera un enjeu majeur pour le troisième programme national de lutte antitabac, qui sera lancé en 2023 », a déclaré le SPF.
6. Baisse significative du tabagisme chez les 17 ans
Le SPF a déclaré que son deuxième programme national de lutte contre le tabagisme, qui a été lancé en 2018 et s’est terminé en 2022, avait enregistré des « résultats positifs ».
Il a dit qu’il avait observé:
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Une baisse globale du tabagisme quotidien chez les adultes (de 26,9 % en 2017 à 24,5 % en 2022)
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Une baisse importante chez les 17 ans (de 25,1 % en 2017 à 15,6 % en 2022)
Il a également déclaré qu’il y avait eu une augmentation du volume de thérapies de remplacement de la nicotine fournies et du nombre de professionnels de la santé les prescrivant.
Il y a également eu une augmentation du nombre d’emplacements « sans fumée » à travers le pays, a-t-il déclaré.
Le ministre de la Santé, François Braun, a déclaré qu’il visait à atteindre la première « génération sans tabac » d’ici 2023 et a maintenant annoncé qu’un nouveau programme national de lutte contre le tabagisme sera lancé cette année en partenariat avec le SPF.