Danièle et Christopher Thompson dépeignent l’histoire de Brigitte Bardot, depuis ses premiers pas en tant que mannequin en couverture du magazine « Elle » jusqu’au travail sur le film « La Vérité » dirigé par Henri-Georges Clouzot. Une représentation captivante de cette période des années 60, présentée à la manière d’un article de presse sur papier glacé, avec la participation d’acteurs idéals.
Il est peu courant de voir des séries en France qui relatent l’histoire ou le parcours de personnalités vivantes, contrairement aux Américains ou Britanniques qui n’hésitent pas à s’y aventurer. C’est pourquoi la série en six épisodes sur Brigitte Bardot diffusée depuis le 8 mai sur France 2 (et déjà disponible en intégralité sur France Télévisions) est assez exceptionnelle.
Danièle Thompson, la coréalisatrice, n’a pas demandé l’autorisation à Brigitte Bardot pour réaliser la série, mais l’a juste informée de son projet. « Bardot n’a pas voulu s’intéresser à ce que nous faisions », précise Danièle Thompson. « Elle nous a carrément écrit qu’elle nous faisait confiance, mais qu’elle ne voulait rien savoir. Donc aucun droit de regard, elle ne l’a pas demandé. » Elle ajoute qu’il ne s’agissait pas de demander la permission pour réaliser la série car Brigitte Bardot est une personnage public, même si une partie de son histoire est probablement très difficile à vivre pour elle.
C’est la jeune comédienne Julia de Nunez qui incarne Brigitte Bardot, femme libérée, avec beaucoup de talent. On y découvre son côté fantasque, sa volonté de s’émanciper d’une famille rigide, ses amours avec un réalisateur, avant de passer à Jean-Louis Trintignant ou Gilbert Bécaud. Les scénarios sont basés sur de nombreuses histoires vraies, fruit des recherches des deux auteurs, Christopher et Danièle Thompson.
« On voyait d’innombrables livres qui ont été écrits sur elle. Il y a ses propres mémoires. Elle a été un sujet, aussi bien pour la presse de bas étage, qui était un peu l’ancêtre de cette presse people un peu trash. Et puis, elle a été aussi le sujet de recherches et d’examens de tous les grands intellectuels de l’époque, qui vont de Marguerite Duras à Lucien Bodard », expliquent-ils.
La série, traditionnelle dans sa narration, ressemble à une revue sur papier glacé, mais bénéficie d’excellents acteurs, à commencer par Victor Belmondo dans le rôle de Roger Vadim. Les lieux mythiques ont été reconstitués, comme la Madrague. La série est riche en anecdotes.
L’un des aspects intéressants de la série est la volonté des auteurs de comprendre pourquoi Brigitte Bardot s’est rapidement retirée de la vie publique. « On raconte beaucoup ce qu’a été l’enfermement, c’est-à-dire cette envie de liberté, cette forme de liberté qu’elle a finalement donnée aux femmes », ajoute Danièle Thompson. « Il y a eu sans qu’elle le veuille, ce n’est pas une militante, mais il y a eu quelque chose de nouveau qui s’est passé chez les femmes après ce fameux film, Et Dieu… créa la femme (de Roger Vadim sorti en 1956), qui a été ce symbole mondial de liberté des femmes. Et pour elle, ça a été le contraire. »
La suite de Bardot sera diffusée le lundi 15 mai sur France 2. Les 6 épisodes sont déjà disponibles sur France.TV.