Parmi les dizaines de films sélectionnés officiellement, les groupes rassemblés sous la direction de Thierry Frémaux en visionnent des milliers. Le mélange présenté en mai résulte d’un dosage minutieux qui, inévitablement, entraîne des mécontentements.
Dans un sous-sol parisien, au siège du Festival de Cannes, se trouve une salle de cinéma où Thierry Frémaux, délégué général depuis 2007, et son équipe visionnent des milliers de films pour choisir ceux qui seront présentés lors de la prestigieuse sélection officielle. Lors de l’annonce de cette dernière en avril, l’équipe de Frémaux met fin à un marathon de projections, négociations et délibérations.
Dans cette salle, un comité composé de réalisateurs, producteurs ou critiques, ainsi qu’un groupe obscur de membres visionnant les œuvres envoyées par des cinéastes inconnus du monde entier, œuvrent ensemble pour dénicher les bons films. Leur objectif : prouver que tous les candidats ont leur chance au Festival de Cannes.
Le processus de sélection commence l’automne précédent et s’accélère au printemps. Les membres du comité visionnent jusqu’à quatre films par jour dans la salle de projection, avec des horaires stricts et un régime alimentaire composé de salades, sandwichs et bouteilles d’eau. Parallèlement, les membres du « groupe obscur » visionnent de 80 à 100 films en l’espace de trois mois, souvent en dehors de leurs heures de travail.
La sélection finale doit être cohérente et équilibrée, avec les meilleurs films en compétition et une diversité de thèmes, de réalisateurs et de pays représentés. Les pressions pour sélectionner tel ou tel film peuvent venir de différentes sources, y compris de l’Elysée. Mais in fine, c’est Thierry Frémaux qui prend la décision finale et communique les résultats aux candidats, qu’ils soient retenus ou non.