Lors de la présentation du film « Killers of the Flower Moon » à Cannes, le comédien favori de Martin Scorsese a établi un parallèle entre le rôle qu’il joue dans ce long-métrage et Donald Trump.
Robert De Niro a tenté en vain de ne pas mentionner le nom de Donald Trump dimanche, en le comparant au personnage machiavélique qu’il incarne dans le film Killers of the Flower Moon, lors d’une conférence de presse.
Dans ce film réalisé par Martin Scorsese et présenté samedi à Cannes, De Niro, âgé de 79 ans, interprète William Hale, surnommé « King », un homme d’affaires avide de pétrole qui élabore un terrible complot pour voler les revenus du pétrole d’une communauté amérindienne de l’Oklahoma, les Osage, dans les années 1920. Pour ce faire, il s’appuie sur le naïf Ernest Burkahrt (Leonardo DiCaprio), entraîné dans la conspiration. Le scénario est basé sur des événements réels.
De Niro, qui incarne un personnage central dans les films de Scorsese, a expliqué qu’il ne comprenait pas pourquoi son personnage trahissait les Osage. « Je ne comprends pas grand-chose à son sujet, pourquoi il les trahit… ». Il établit une relation de confiance avec les Osage avant d’orchestrer des dizaines d’assassinats. Il a ajouté : « Mais on a beaucoup mieux compris cela après la mort de George Floyd, avec ce racisme systématique, et c’est ce dont il s’agit ici », faisant référence au décès en 2020 à Minneapolis de cet Afro-Américain, mort asphyxié sous le genou d’un policier.
« Je ne prononcerai pas son nom »
« C’est la banalité du mal, la chose à laquelle nous devons faire attention. Nous savons tous de qui je vais parler, je ne prononcerai pas son nom », a encore promis l’acteur légendaire de Taxi Driver.
Cependant, quelques minutes plus tard, De Niro, opposant farouche à l’ancien président américain, n’a pu s’empêcher de déclarer : « C’est comme avec Trump, je devais le dire. Il y a des gens qui pensent qu’il peut faire un bon boulot. Imaginez à quel point c’est fou », a-t-il ajouté.
Violence sournoise, règlements de comptes et trahisons : Killers of the Flower Moon, présenté en avant-première mondiale à Cannes, transpose l’univers des plus grands films de Martin Scorsese sur les terres arides de cette tribu indienne au début du XXe siècle.
Le film, doté d’un budget colossal de 200 millions d’euros et d’images soignées, prend son temps (3h26) pour souligner, meurtre après meurtre, les dynamiques coloniales et racistes qui ont persisté aux États-Unis au XXe siècle.