Urbain ou rural, effet résidence secondaire, impact Covid : les données récemment publiées révèlent les principales tendances autour des cambriolages en France
Il y a eu 211 400 cambriolages ou tentatives de cambriolage en France l’année dernière, selon de nouveaux chiffres, contre environ 236 800 en 2019.
À l’échelle nationale, il y a eu 5,8 cambriolages pour 1 000 foyers, selon les chiffres de l’Insee.
L’Île-de-France et la Provence-Alpes-Côte d’Azur ont été les régions les plus touchées.
Les principales conclusions montrent qu’il y a plus de cambriolages dans :
- Zones urbaines plus densément peuplées (avec quelques exceptions notables, voir ci-dessous)
- Zones plus riches
- Zones à forte inégalité financière (un écart important entre les plus riches et les plus pauvres)
Le rapport indique également :
La plupart des cambriolages
La zone qui compte globalement le plus de cambriolages, hors région parisienne, est la Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec 7,5 cambriolages pour 1 000 logements (contre 5,4 en moyenne nationale hors Paris), et 23 400 cambriolages ou tentatives recensés au total en 2022.
Les départements du Vaucluse (9,6 pour 1 000) et des Bouches-du-Rhône (11,4 pour 1 000) ont été les plus touchés. En revanche, les Hautes-Alpes sont l’un des départements les moins cambriolés de France (seulement 2,1 pour 1 000)
La Provence-Alpes-Côte d’Azur est aussi la seule région où les quartiers les moins nantis sont plus cambriolés que les plus nantis, notamment Marseille et Avignon.
Les zones avec un plus grand écart entre les riches et les pauvres ont vu quatre fois plus de cambriolages que la moyenne.
Zones les moins touchées
Les départements avec le plus faible taux de cambriolages étaient :
- Haute-Corse : 1,2 pour 1 000 biens
- Lozère : 1,3
- Corse-du-Sud : 1,4
- Cantal : 1,7
- Aveyron : 1,8
- Manche : 2,1
- Hautes Alpes : 2,1
- Corrézienne : 2,6
- Lot : 2,6
Et alors que la Normandie était la quatrième région la moins touchée, avec 3,6 cambriolages pour 1 000 foyers, le clivage urbain-rural n’était notamment pas aussi marqué ici, L’Insee a dit.
La région comptait 4,3 cambriolages pour 1 000 foyers dans les zones urbaines, contre 3,3 dans les zones les plus rurales. Le département de la Seine-Maritime était une exception notable (avec des communes urbaines plus touchées que les rurales) mais l’Orne a même montré la tendance inverse, avec des zones rurales plus touchées que les urbaines.
Globalement, les départements de la Manche (2,1) et du Calvados (2,8) sont les moins touchés de la région, tandis que l’Eure (4,7) et l’Orne (4,2) sont les plus touchés.
Effet résidence secondaire ?
Dans les zones avec plus de résidences secondaires, les niveaux de cambriolage étaient plus faibles, L’Insee a dit. Ce fut notamment le cas en Occitanie.
Il a souligné que si les niveaux de cambriolage dans les villes étaient élevés (Toulouse, 9 pour 1 000 ; et Montpellier, Nîmes et Perpignan, à 7 pour 1 000), dans les zones moins peuplées, y compris les zones avec « un nombre important de résidences secondaires… le niveau des cambriolages est plus faible ».
Les communes d’Occitanie qui n’ont pas enregistré un seul cambriolage en 2022 sont celles qui ont le taux de résidences secondaires le plus élevé (28%), précise-t-il.
Les cambriolages ne sont pas revenus aux niveaux d’avant Covid
Pendant la crise sanitaire, en 2020, le nombre de cambriolages a chuté partout. Le nombre de cambriolages a recommencé à augmenter en 2022, mais n’est pour la plupart pas revenu aux niveaux d’avant la crise, sauf dans une vingtaine de départements, principalement dans l’est du pays.
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la zone où le taux de cambriolages est le plus élevé en dehors de Paris, les niveaux sont toujours inférieurs de 9 % au niveau record de 2017 et à la baisse complète des confinements de 2020.