L’abandon de ses fonctions par le maire de Saint-Brevin-les-Pins, en raison des menaces liées au transfert d’un centre d’hébergement pour les demandeurs d’asile, a suscité un grand nombre de réactions politiques indignées. Le gouvernement a indiqué l’instauration d’une unité spécialisée à partir du 17 mai.
Le maire contraint à démissionner suite aux menaces et à l’incendie de son domicile, comme dans le cas du maire de Saint-Brevin-les-Pins, met en évidence les violences subies par de nombreux élus locaux. L’Association des maires de France (AMF) a demandé en urgence des mesures « adaptées aux enjeux » face à « la multiplication des manifestations de violence envers les élus ».
Le gouvernement a récemment annoncé la création d’une cellule dédiée à cette question, sous l’égide de Dominique Faure, ministre chargée des Collectivités. Le « Centre d’analyse et de lutte contre les violences faites aux élus » sera officiellement lancé le 17 mai, selon les informations révélées par franceinfo le jeudi 11 mai.
Renforcement des sanctions
L’objectif de cette nouvelle cellule est d’améliorer la connaissance des violences envers les élus afin d’y apporter des réponses appropriées. Elle aura deux missions principales : tout d’abord, un rôle d’observatoire pour recenser ces phénomènes, évaluer leur ampleur, établir une typologie de ces violences, qu’elles soient verbales ou physiques, et ainsi mieux comprendre les élus qui en sont victimes.
Ensuite, le Centre devra agir en matière de prévention et déterminer la meilleure façon de réagir lorsqu’un élu est agressé. Cela passera notamment par une meilleure coordination entre les préfectures, la police, la gendarmerie et les parquets. L’objectif est, par exemple, que les forces de l’ordre puissent réagir plus rapidement en cas de menace. Le maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez, a démissionné suite à l’incendie volontaire de son domicile, après plusieurs semaines de pressions de l’extrême droite opposée à un projet de transfert d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile près d’une école, existant dans la commune depuis 2016. En annonçant sa démission, le maire avait regretté un « manque de soutien de l’État ».
Le gouvernement envisage également une loi visant à renforcer les sanctions pour les agressions contre les élus, qui seraient ainsi passibles des mêmes peines qu’une atteinte à un policier ou un gendarme. Le texte devrait être présenté avant l’été 2023.