L’agitateur d’extrême droite reproche à Albin Michel d’avoir rompu de manière injustifiée leur accord : l’éditeur a décidé de ne pas sortir son sixième ouvrage suite à la révélation de sa participation à la course à la présidence.
Le verdict sera annoncé le 25 octobre. Lors d’un procès qui a eu lieu mercredi 31 mai, Éric Zemmour a demandé trois millions d’euros de dommages et intérêts à son ex-éditeur Albin Michel pour rupture abusive de contrat. La maison d’édition avait décidé de ne plus publier le sixième ouvrage de l’auteur polémique, La France n’a pas dit son dernier mot, après avoir édité cinq de ses livres. Elle a cité l’ambition de l’auteur de « devenir un homme politique » et de « faire de son prochain livre un élément clé de sa candidature » à la présidentielle.
Selon l’avocat d’Éric Zemmour, qui était absent lors du procès, Albin Michel a résilié unilatéralement un contrat d’édition signé en 2015, et cette résiliation est illégale. Il reproche à la maison d’édition une « censure politique » qui aurait forcé le polémiste d’extrême droite à se créer en tant qu’éditeur. Le livre d’Éric Zemmour a finalement été publié par sa propre maison d’édition, Rubempré, créée spécialement pour cette occasion.
Retard de manuscrit
Albin Michel se défend en expliquant que les délais contractuels n’ont pas été respectés par Éric Zemmour. La remise d’un manuscrit était prévue pour 2019, mais au printemps 2021, aucun début de manuscrit n’avait été envoyé à l’éditeur. L’avocat d’Albin Michel souligne également que « tout à coup, Monsieur Zemmour nous a dit : ça va être un livre de campagne », et « Monsieur Zemmour ne peut pas imposer cela à son éditeur, alors que la date limite de remise est dépassée ».
L’avocat d’Albin Michel soutient que « tout cela a été orchestré » par Éric Zemmour, qui aurait préféré s’auto-éditer pour des raisons financières. Selon Albin Michel, l’auteur aurait en effet gagné « à peu près » le double en publiant son livre, vendu à 272 000 exemplaires en 2021, via sa propre maison d’édition.