Cette année, le Festival de Cannes se réjouit d’accueillir un grand nombre de réalisateurs africains. Cette représentation est le résultat des efforts des professionnels du continent et souligne l’importance cruciale de la coproduction.
La projection du film Banel e Adama de la réalisatrice franco-sénégalaise Ramata-Toulaye Sy prend fin, qui est en compétition pour la Palme d’or. Une journaliste chinoise, émue, confie son appréciation pour le film et son intérêt pour le cinéma africain. La présence accrue de réalisateurs africains et de films du continent sur la Croisette fait écho aux propos de Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, qui avait souligné lors de la conférence de presse du 13 avril la « forte présence du continent africain » dans la sélection officielle.
Ainsi, plus d’une quinzaine de films africains, tous formats et toutes sections confondus, ont été projetés sur la Croisette. Parmi eux, plusieurs premières : la République démocratique du Congo (RDC) avec Augure de Baloji, ou encore le Soudan avec Goodbye Julia de Mohamed Kordofani.
Malgré la présence historique de la France comme principal coproducteur mondial et soutien financier du septième art sur le continent africain, la sélection officielle de Cannes commence seulement à reconnaître la richesse et la diversité de la production cinématographique africaine.
Les professionnels du milieu estiment que cette sélection traduit « le bouillonnement » du travail de nombreux cinéastes africains, qu’il s’agisse des fonds européens dédiés à la production en Afrique subsaharienne ou de la création de fonds d’aide nationaux comme le Fonds de promotion à l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica) au Sénégal.
La sélection de cette année représente ainsi un signe crucial de reconnaissance des talents africains et des efforts déployés ces dernières années pour développer des industries cinématographiques et des systèmes de financement dans les pays du continent.