Avec une sélection de vingt films, dont quinze en lice depuis 1970, et deux Palmes d’or à son actif, le cinéaste britannique Ken Loach détient le record absolu; cependant, son dernier film « Le Vieux chêne » laisse quelque peu à désirer.
Le cinéaste britannique Ken Loach, fidèle à lui-même, participe de nouveau à la compétition avec son film « Le Vieux chêne ». Ayant déjà été sélectionné quinze fois depuis 1981 et remporté deux Palmes d’or – en 2006 pour « Le Vent se lève » et en 2016 pour « Daniel Blake », le dernier film de Loach est chargé d’un pathos qui alourdit le scénario.
Les gentils et les méchants
« The Old Oak » (Le Vieux Chêne) raconte l’histoire d’un seul pub dans une petite ville anglaise, qui est aujourd’hui menacé de fermeture. Lorsque des réfugiés syriens arrivent, son propriétaire, TJ Ballantyne, se lie d’amitié avec une jeune expatriée et participe activement à un système de solidarité organisé par les résidents. Cependant, cette initiative divise ses clients habituels aux penchants xénophobes.
Un incident impliquant un appareil photo cassé par un individu malveillant à l’arrivée d’une réfugiée syrienne du bus met en évidence la bonté de TJ Ballantyne, qui fait réparer l’appareil malgré l’éloignement du village. La majorité des habitants se démènent pour aider les expatriés, tandis qu’un petit groupe résiste à l’invasion de leur « territoire menacé ». Finalement, un acte de sabotage met en péril le propriétaire du pub et le film se termine par une parade en l’honneur des Syriens. Les personnages sont clairement divisés en bons et méchants, un peu simplistes.
Un rayon de soleil dans l’eau froide
Les clichés utilisés dans « Le Vieux Chêne » n’affectent que légèrement le film, qui ne surprend guère le public. Même si le style engagé de Ken Loach, en faveur du civisme et de la compassion, est bien présent comme dans la plupart de ses films, on aurait souhaité une approche moins manichéenne. Néanmoins, la représentation d’un village grisâtre, englué dans un ostracisme social où les « étrangers » apportent un peu de couleur et de changement, reste un point positif.
Les réfugiés perturbent le quotidien et la politique conservatrice qui ignorent les plus défavorisés en incitant les habitants à se rebeller contre les conventions. Un message d’espoir typique de Ken Loach, espérons que « Le Vieux chêne » ne soit pas son dernier film.
Les infos sur le film
Genre : Drame
Réalisateur : Ken Loach
Acteurs : Dave Turner, Ebla Mari, Trevor Fox
Pays : Grande-Bretagne / France
Durée : 1h53
Sortie : prochainement
Distributeur (international) : Why Not
Synopsis :
TJ Ballantyne est le propriétaire du « Old Oak », un pub qui est menacé de fermeture après l’arrivée de réfugiés syriens placés dans le village sans aucun préavis. Bientôt, TJ rencontre une jeune Syrienne, Yara, qui possède un appareil photo. Une amitié va naître entre eux…