Mardi, lors de la session à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur a répondu aux questions concernant la réaction des autorités face à un rassemblement d’extrême droite qui a eu lieu le samedi précédent. Plusieurs centaines de manifestants ont défilé dans les rues de la capitale lors de cet événement.
« Ce qui s’est déroulé dans les rues de Paris est inacceptable ». Interrogé à l’Assemblée nationale le mardi 9 mai, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé avoir demandé aux préfets de bannir toutes les manifestations de l’extrême droite à l’avenir, suite à la controverse provoquée par celle du Comité du 9 mai samedi à Paris, qui n’avait pas été interdite. De son côté, la Première ministre, Elisabeth Borne, a déclaré être « choquée » par les images de cette mobilisation. « J’ai donné comme instruction aux préfets » lorsque « tout militant d’extrême droite ou d’ultradroite ou toute association ou collectif, à Paris comme partout sur le territoire, déposera des (déclarations de) manifestations (similaires à celle de samedi à Paris) » qu’ils prennent « des arrêtés d’interdiction », a indiqué Gérald Darmanin.
« Nous laisserons les tribunaux décider si la jurisprudence permettra de tenir ces manifestations », a-t-il ajouté. La mobilisation de samedi avait été organisée pour commémorer le 29e anniversaire de la mort d’un militant d’extrême droite, Sébastien Deyzieu, décédé accidentellement en 1994. Environ 600 manifestants, vêtus de noir et souvent masqués, ont brandi des drapeaux noirs ornés de la croix celtique. Ils ont scandé, en fin de rassemblement, « Europe jeunesse révolution », le slogan du GUD (Groupe d’union défense). Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a annoncé lundi soir avoir saisi la procureure de Paris des faits de dissimulation des visages de la part des manifestants, ce qui constitue une infraction.