Lorette Philippot, responsable de campagne au sein de l’association, perçoit les propos d’Emmanuel Macron davantage comme des déclarations « d’un chef du Medef plutôt que d’un chef d’État français ».
Vendredi 12 mai, sur franceinfo, Lorette Philippot, responsable de campagne pour l’association Les Amis de la Terre, a réagi aux propos d’Emmanuel Macron. La veille, le président de la République avait appelé à mettre en place « une pause réglementaire européenne » concernant les normes environnementales. Selon lui, l’Union européenne a fait « plus que tous les voisins » et nécessite « de la stabilité ».
Lorette Philippot estime que cette déclaration est « non seulement complètement irresponsable mais également un grave aveu d’échec ». « Lorsqu’on évoque les normes environnementales, on parle de règles destinées à protéger la santé des citoyens européens, leur environnement, en évitant d’exposer ces derniers aux conséquences irréversibles du dérèglement climatique », ajoute-t-elle. D’après elle, ces propos montrent que le modèle industriel défendu par le chef de l’État est « incapable de se conformer à ces normes » et « d’assurer une vie sereine ».
Lorette Philippot rappelle que « le climat ne prend pas de pause ». Les Amis de la Terre considèrent qu’Emmanuel Macron envoie « un message inquiétant et désastreux » un an avant les prochaines élections européennes. « Il est indigne de reculer alors que nous sommes encore loin, en Europe et en France, d’atteindre nos objectifs climatiques », martèle Lorette Philippot, soulignant que la « France a déjà été condamnée deux fois pour son inaction climatique ». « Il faut agir beaucoup plus rapidement et de manière beaucoup plus ambitieuse, plutôt que de freiner les avancées qui sont absolument nécessaires », ajoute-t-elle, en rappelant « que la communauté scientifique interpelle de plus en plus les gouvernements sur ce sujet. (…) Cette phrase correspond davantage à celle d’un président du Medef qu’à celle d’un président de la République. On voit ainsi quels intérêts se cachent derrière », conclut-elle, amère.