Élisabeth Borne propose de « rediriger nos moyens » au lieu de mettre en place un « ISF écologique », comme suggéré par le rapport de l’expert en économie Jean Pisani-Ferry.
Lors de sa visite au Parc national de forêts en Côte d’Or pour la Fête de la nature le vendredi 26 mai, la Première ministre Élisabeth Borne a accordé une interview à France Culture. Interrogée sur la possibilité de mettre en place un « ISF vert » en lien avec le rapport de l’économiste Jean Pisani-Ferry, missionné par elle pour évaluer les impacts économiques de la transition écologique en France, elle a répondu qu’il est nécessaire d’accélérer cette transition et que cela implique différentes mesures. La Première ministre reconnaît qu’il faudra plus de financements et est en train de chiffrer les besoins supplémentaires, annonçant des augmentations de budget dans le projet de loi de finances pour 2024.
Concernant la proposition de taxer le patrimoine financier des plus riches via un « ISF vert », Élisabeth Borne a déclaré : « En France, on a le taux de prélèvement obligatoire sans doute le plus élevé au monde. Il ne s’agit pas de faire des nouveaux impôts », fermant ainsi la porte à cette mesure. Elle plaide plutôt pour « réorienter nos ressources, nos financements, en faveur de la transition écologique ». À cet effet, la Première ministre a demandé à chaque ministre de trouver 5% de son budget qui peuvent être réaffectés au bénéfice de la transition écologique.
Le rapport Pisani-Ferry, présenté le lundi 22 mai, indique que la transition vers une économie sans émissions de carbone nécessite des investissements massifs et ne pourra réussir sans aider les ménages et augmenter la dette publique. Le rapport évoque le chiffre de 66 milliards d’euros supplémentaires par an pour la transition énergétique. Il préconise également de taxer le patrimoine financier des plus riches via un « ISF vert ».