Cela fait partie des plans d’Emmanuel Macron pour réindustrialiser le pays
La France s’apprête à ouvrir sa première usine de batteries de voitures électriques à Lens, dans les Hauts-de-France, une avancée industrielle majeure pour le pays.
L’usine, qui ouvrira le 30 mai, s’inscrit dans les objectifs du président Emmanuel Macron de réindustrialiser la France et d’établir l’indépendance du secteur loin de la Chine.
L’Elysée a même déclaré qu’il pourrait commencer à exporter des batteries « made in France » d’ici la fin de la décennie.
L’usine, si grande qu’elle a été surnommée une « gigafactory », est un projet d’ACC (Automotive Cell Company), une société détenue à parts égales par TotalEnergies, Stellantis (un partenariat entre PSA et Fiat-Chrysler) et Mercedes- Benz.
La production devrait commencer cet été. ACC vise une capacité annuelle de 13 GWh d’ici fin 2024, avec 600 emplois directs créés. Elle ambitionne alors d’atteindre une capacité de production de 40 GWh (l’équivalent de 800 000 batteries par an, et 2 000 emplois, d’ici fin 2030.
« Autosuffisant d’ici 2027 »
Jusqu’à présent, la France souffrait dans sa production de batteries par rapport à la Chine et aux États-Unis. En effet, la Chine contrôle une grande partie de la chaîne d’approvisionnement des principaux métaux utilisés dans le processus, notamment le nickel, le cobalt et le manganèse.
Mais désormais, la France vise à être autosuffisante en batteries de voitures électriques d’ici 2027. Comme d’autres pays européens, la France s’apprête à interdire la vente de véhicules neufs à combustion à partir de 2035.
Il n’y a qu’une poignée de projets similaires en Europe, mais cela devrait changer dans les prochaines années, avec une cinquantaine d’entreprises similaires annoncées pour la seule France.
Dunkerque ‘Battery Valley’
Parmi les projets figure un plan de la société sino-japonaise AESC-Envision, à Douai (Nord), qui commencera à créer des batteries pour Renault en 2025. De même, la start-up Verkor (soutenue par Renault, Schneider Electric et Arkema) est mise en place lancer la production à Dunkerque mi-2025.
Le groupe taïwanais ProLogium devrait également ouvrir une usine de production, également à Dunkerque, fin 2026.
Le groupement professionnel de l’industrie, la Plateforme de l’automobile (PFA), a déclaré que ces « gigafactories » créeront 20 000 emplois d’ici fin 2030. À cette fin, à la mi-avril, l’industrie a annoncé son objectif de former 13 000 personnes à ‘ répondre aux besoins » de la nouvelle « Battery Valley » française à Dunkerque.
En effet, le 12 mai, M. Macron a annoncé un autre projet pour Dunkerque : un site de production de cathodes – l’une des deux électrodes qui composent une batterie – financé par le chinois XTC, et le français Orano.