Près de quatre médecins généralistes indépendants sur cinq en France ont déclaré qu’il n’y avait pas assez de collègues médecins dans leur région
Environ les deux tiers des médecins généralistes déclarent que les «déserts médicaux» français les obligent à refuser de nouveaux patients.
Ils disent qu’un manque de médecins dans certaines régions du pays, combiné à une forte demande, provoque des tensions.
C’était l’un des principaux résultats de une nouvelle étude des médecins généralistes indépendants publiés par l’Office national d’études et de statistiques, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drées).
Il a révélé que 65% des répondants ont dû refuser de nouveaux patients en raison d’un manque de médecins dans leur région, contre 53% en 2019.
Près de quatre sur cinq (78 %) ont déclaré qu’il n’y avait pas assez d’autres médecins dans leur région, contre 67 % il y a trois ans.
Cette augmentation est principalement due à une forte augmentation du nombre de médecins qui estiment que l’offre est « très insuffisante ». Ce chiffre est passé de 22 % en 2019 à 34 % en 2022.
Dans le rapport, Drees a écrit : « Le pourcentage de médecins qui se disent incapables de suivre régulièrement leurs patients est également passé de 40 % en 2019 à 44 % en 2022. »
Le rapport a basé ses conclusions sur deux études de l’enquête la plus récente de l’observatoire de la pratique des médecins généralistes, le Panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale.
Celle-ci a été réalisée en ligne, entre le 5 janvier et le 22 avril 2022, avec la participation de plus de 1 550 médecins généralistes.
Les « déserts médicaux », un problème croissant
L’étude intervient dans un contexte d’inquiétude croissante concernant les «déserts médicaux» de la France.
Un désert médical est une zone dans laquelle les patients ont du mal à consulter régulièrement un médecin généraliste, que ce soit parce qu’ils ne peuvent pas obtenir de rendez-vous, qu’il n’y a pas assez de médecins ou qu’ils habitent trop loin du cabinet médical le plus proche.
Le gouvernement définit le terme spécifiquement comme un domaine dans lequel les patients ont accès à moins de 2,5 consultations avec un médecin généraliste local par an en moyenne.
Le terme peut également être utilisé pour décrire les zones dans lesquelles il n’y a pas assez de médecins généralistes, de sorte que le temps du patient est très étiré. Dans ce cas, même les patients qui obtiennent un rendez-vous peuvent trouver qu’ils n’ont pas assez de temps pour expliquer correctement leur problème et que le médecin généraliste n’a pas assez de temps pour leur offrir un bon niveau de soins.
Un groupe de villages de Normandie est devenu tellement frustré par le manque d’accès aux médecins qu’il a lancé une nouveau bus médical, le Doctobus, pour un coût de 70 000 €. Le bus se rend régulièrement dans les huit communes et transporte tout le nécessaire pour les rendez-vous chez le médecin généraliste. Il est actuellement composé principalement de médecins généralistes à la retraite.
Bien que le gouvernement travaille sur des plans pour réduire la charge de travail des médecins généralistes et faire venir plus de médecins, le ministre de la Santé François Braun a admis que la France pourrait ne pas voir une augmentation significative du nombre de médecins avant 10 ans.
Il admit: « [This is] insuffisant, même si nous nous améliorons d’année en année.