Chaque année, des limites concernant le nombre de migrants sont établies, la réintroduction de la double sanction est prévue, la nécessité de s' »assimiler » est soulignée et la réduction de l’Aide médicale d’État est mise en avant… Vendredi dernier, les Républicains ont présenté leur projet de loi constitutionnelle sur la question de l’immigration.
Le parti Les Républicains a déposé une proposition de loi constitutionnelle sur l’immigration le 26 mai dans l’objectif d’arrêter l’immigration de masse. La proposition se concentre sur instaurer des quotas annuels pour les migrants. Le nombre maximal d’autorisations d’entrée serait réparti par catégorie et par nationalité. Les demandeurs d’asile ne seraient pas soumis à ces quotas, mais devraient déposer leur demande depuis leur pays d’origine ou un autre pays non-européen, auprès des ambassades et consulats français. La proposition prévoit également le rétablissement de la double peine, c’est-à-dire l’expulsion des étrangers ayant été condamnés à de la prison.
Des changements plus symboliques sont également proposés, comme la nécessité de s’assimiler pour devenir citoyen français. Cette mesure compliquerait les démarches pour les enfants de couples étrangers nés en France souhaitant obtenir la nationalité à leur majorité.
Une proposition de loi ordinaire est en cours d’élaboration, avec pour objectif de durcir les critères de regroupement familial et de réduire l’Aide médicale de l’État. Les Républicains veulent exercer une pression sur le gouvernement, qui a hésité sur son propre projet d’immigration. Éric Ciotti, membre du parti, parle de « textes à la fois audacieux et sérieux » et reproche à la majorité son manque d’audace. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin n’a pas encore réagi.
Un parlementaire se réjouit d’avoir déposé ces propositions en premier, forçant les autres partis à prendre position. Si la majorité présidentielle ne suit pas ces propositions, les députés LR pourraient déposer une motion de censure. Toutefois, certains cadres du parti estiment que ces textes sont surtout une base de discussion et un moyen de tester jusqu’où le gouvernement peut les suivre.