Monique Olivier, l’ex-femme du tueur Michel Fourniret, pourrait faire face à la justice pour le meurtre de l’étudiante britannique Joanna Parrish
L’ex-épouse du défunt tueur en série Michel Fourniret pourrait être tenue de comparaître en justice pour son implication présumée dans les affaires pénales de trois femmes, dont l’étudiante britannique assassinée Joanna Parrish.
Le parquet de Nanterre a demandé mercredi 10 mai l’ouverture d’un dossier contre Monique Olivier devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine.
Mme Olivier est soupçonnée d’avoir participé à l’enlèvement d’Estelle Mouzin en 2003 et à l’enlèvement et au meurtre de Marie-Angèle Domèce en 1988 et de Mme Parrish en 1990.
Mme Olivier serait la seule personne à être jugée en lien avec les crimes commis contre ces trois femmes depuis la mort de M. Fourniret en 2021.
En 2008, elle a été condamnée à une peine minimale de 28 ans pour son implication et son aide dans les autres crimes de M. Fourniret.
L’affaire va maintenant être transmise au juge d’instruction, qui décidera si le procès se poursuivra. S’il a lieu – la date proposée étant probablement novembre 2023 – ce sera le premier à se produire dans le cadre du département « cold case » en France.
Mme Olivier a admis pour la première fois une certaine implication dans les crimes de son ex-mari le 1er avril 2021, après avoir déclaré avoir été présente lors de l’enlèvement d’Estelle Mouzin. Elle a dit avoir accompagné M. Fourniret à l’orée du bois d’Issancourt-et-Rumel (Ardennes) afin qu’il puisse inhumer le corps de la jeune fille.
Depuis juin 2020, une dizaine de campagnes de fouilles ont été organisées, parfois en présence du tueur et/ou de son ex-femme, pour tenter de retrouver la dépouille de la jeune fille.
Mme Parrish était tutrice britannique et étudiante en langues à l’Université de Leeds, dans le Gloucestershire au Royaume-Uni. Elle travaillait en Bourgogne dans le cadre de son diplôme en 1990, lorsqu’elle a disparu les 16 et 17 mai après avoir publié une annonce locale pour des cours particuliers d’anglais.
Son corps a ensuite été retrouvé dans l’Yonne, après avoir été abusé sexuellement, battu et étranglé. Mme Olivier avait fait des déclarations à la police pour lier son ex-mari au crime, mais elle les a ensuite retirées et a déclaré qu’elles avaient été faites sous la contrainte.
Marie-Angèle Domèce a disparu à l’âge de 19 ans, et M. Fourniret a par la suite reconnu son meurtre et son inhumation dans un « lieu humide ». Son corps n’a jamais été retrouvé.
Estelle Mouzin avait neuf ans lorsqu’elle a disparu en 2003, et sa disparition a suscité une couverture nationale. Son corps n’a jamais été retrouvé, mais des traces de son ADN ont été identifiées sur un matelas dans l’ancienne maison de la sœur de M. Fourniret.
M. Fourniret a avoué les trois meurtres avant sa mort. Il avait été reconnu coupable de neuf meurtres et soupçonné de nombreux autres crimes contre des filles et des jeunes femmes.
En 2008, il a été condamné à la réclusion à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle.