Nicolas Sarkozy a fait l’objet d’une mise en examen dans une affaire où plusieurs chefs d’accusation gravitent autour de lui. Les délits qui lui sont reprochés sont liés à des pratiques illégales telles que la corruption passive, le financement illégal de sa campagne électorale ainsi que le recel de fonds publics libyens. Cette situation mettant en difficulté l’ancien président de la République française n’a pas manqué d’attirer l’attention des médias et de la population en général. Nul ne peut prédire à l’heure actuelle quel sera le dénouement de cette affaire, mais une chose est sûre : la vie politique de Nicolas Sarkozy ne sortira pas indemne de cette épreuve.
Mercredi 10 mai, le parquet national financier (PNF) a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de Nicolas Sarkozy, ainsi que de douze autres suspects accusés d’avoir participé au financement libyen de la campagne électorale de l’ex-président en 2007. Dans un communiqué publié jeudi soir, le PNF a précisé que Nicolas Sarkozy sera jugé pour “recel de détournement de fonds publics, corruption passive, financement illégal de campagne électorale et association de malfaiteurs en vue de commettre une infraction punie de 10 ans d’emprisonnement”. Le PNF souhaite également que soient jugés en procès les anciens ministres de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et Brice Hortefeux, ainsi que Ziad Takieddine, Thierry Gaubert et Alexandre Djouhri, pour des chefs d’accusation similaires. Le parquet national financier a exigé un procès pour usage de faux, blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, trafic d’influence passif, blanchiment de corruption passive, recel de corruption passive et complicité de financement illégal de campagne électorale. Le PNF a précisé que les juges d’instruction chargés de l’enquête ont terminé leurs investigations, et il appartient maintenant à eux de décider si Nicolas Sarkozy doit être renvoyé devant un tribunal.
Cette affaire a été en cours pendant dix ans depuis la découverte d’un document publié par Mediapart en 2012, contenant une note manuscrite en arabe attribuée au chef des renseignements extérieurs libyens. Elle laissait entendre que le régime de Mouammar Kadhafi avait donné son accord pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy à hauteur de 50 millions d’euros. Les magistrats ont mené des enquêtes en Libye, en Arabie Saoudite, en Suisse, en Malaisie, et ont rédigé des dizaines de milliers de pages de procédure. Treize personnes ont été mises en examen pour leur implication dans cette affaire. Nicolas Sarkozy a été mis en examen en 2018 et une seconde fois en 2020 pour association de malfaiteurs. L’ancien chef de l’État a contesté sa mise en examen mais la Cour de cassation a balayé le dernier recours procédural déposé par Nicolas Sarkozy et ses proches, fin 2021.
La cour d’appel de Paris doit rendre sa décision le 17 mai prochain dans l’affaire des écoutes, pour laquelle Nicolas Sarkozy, son avocat Thierry Hergog et l’ex-magistrat Gilbert Azibert sont jugés pour corruption et trafic d’influence. Le parquet a requis trois ans de prison avec sursis pour les trois prévenus. En ce qui concerne l’affaire Bygmalion, le procès en appel de Nicolas Sarkozy se tiendra à partir du 8 novembre 2023.