Le mercredi dernier, le procureur a fourni plusieurs informations supplémentaires concernant le parcours de vie de l’individu âgé de 59 ans. Suite à cela, le magistrat a demandé formellement ce qu’il soit mis en examen, et qu’il soit retenu en détention préventive en milieu carcéral pour les soins nécessaires.
Deux jours après l’attaque au couteau au CHU de Reims, le procureur en charge de l’enquête, Matthieu Bourrette, a tenu une conférence de presse à l’issue de laquelle il a donné des nouvelles de la secrétaire médicale blessée et apporté de nouveaux éclaircissements sur le déroulement de l’agression ayant coûté la vie à une infirmière. Le magistrat a également fourni des informations sur l’auteur de l’attaque et son état de santé mentale.
La secrétaire médicale blessée est « hors de danger »
Le procureur a commencé par donner des nouvelles de la secrétaire médicale de 56 ans, blessée au cours de l’attaque. Cette dernière a pu être entendue par les enquêteurs et a fait état de cinq coups de couteau. Elle est actuellement « hors de danger ». En revanche, l’infirmière Carène Mezino, mère de deux enfants, n’a pas survécu à ses blessures.
Le suspect a agi « sans mobile apparent »
L’homme arrêté après l’attaque est un célibataire de 59 ans, sans emploi. Il avait agi seul avec un couteau de cuisine doté d’une lame de 15 à 20 centimètres. Selon le magistrat, il semble avoir agi « sans mobile apparent envers les victimes » et a déclaré « en vouloir au milieu hospitalier en disant avoir été maltraité ». Il a ajouté que chaque fois qu’il croiserait une blouse blanche, il la planterait. Lors de sa garde à vue, le suspect a tenu des propos incohérents tout en reconnaissant avoir agressé les deux personnels visés dans l’attaque.
Il était suivi de longue date pour « schizophrénie » et « paranoïa »
Le suspect était connu pour souffrir de schizophrénie et de paranoïa depuis l’année 1985. Les enquêteurs ont également découvert qu’il avait été hospitalisé à plusieurs reprises en raison de sa pathologie sévère. En 2017, il avait notamment agressé quatre membres du personnel d’un établissement d’aide par le travail avec un couteau. Il avait été mis en examen et placé sous hospitalisation sous contrainte pendant plus de deux ans.
Il a reconnu des « ruptures de soins »
Le suspect était sous curatelle renforcée depuis plus de cinq ans. La mandataire judiciaire en charge de sa curatelle a indiqué qu’il ne prenait plus régulièrement son traitement depuis décembre 2020 et avait fait plusieurs crises verbales dont la dernière avait eu lieu une semaine avant l’attaque. Toutefois, le psychiatre qui suivait le patient a expliqué qu’il était stabilisé depuis six mois et suivait son traitement correctement. Il explique que la mesure de protection dont il fait l’objet ne se justifiait plus. Le suspect reconnaît toutefois des périodes de ruptures de soins.
Le procureur a précisé qu’une information judiciaire avait été ouverte pour assassinat et tentative d’assassinat, et a requis la mise en examen du suspect ainsi que son placement en détention provisoire dans le cadre d’une hospitalisation en milieu carcéral.