La suppression de l’élément central de la réforme des retraites, c’est-à-dire l’augmentation de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, a été annulée au sein de la commission des Affaires sociales. Il s’agissait de l’article 1er de la proposition de loi présentée par le groupe LIOT. Ce refus a provoqué une vive réprobation au sein des partis de gauche.
L’Assemblée nationale tentera-t-elle de contrer la réforme des retraites? Une nouvelle bataille est en cours. Le premier acte de cette bataille a eu lieu le mercredi 31 mai au matin. Les députés ont examiné une proposition de loi visant à réduire l’âge de départ à la retraite de 64 à 62 ans. Lors de cette discussion préliminaire en commission, le Rassemblement national et la Nupes ont plaidé en faveur d’un retour à l’âge de 62 ans. Cependant, la majorité présidentielle et les Républicains s’y sont opposés, invoquant le coût de cette mesure et ses conséquences sur le système de retraite.
Une motion de censure contre le gouvernement?
Le mercredi midi, la proposition de revenir à l’âge de 62 ans a été écartée. Néanmoins, les partis d’opposition sont fermement déterminés à réintroduire l’âge de 62 ans lors de la discussion sur la proposition de loi qui aura lieu le 8 juin dans l’hémicycle. Le deuxième acte de cette bataille pourrait alors se dérouler. La présidente de l’Assemblée pourrait à nouveau mettre en avant le coût de cette mesure en invoquant l’irrecevabilité financière, prévue par l’article 40. Ceci permettrait à la majorité présidentielle d’empêcher tout vote sur l’âge de 62 ans. Si effectivement aucun vote n’a lieu, une troisième manœuvre pourrait avoir lieu. Charles de Courson envisage de déposer une motion de censure contre le gouvernement. La Nupes voterait cette motion, tandis que le Rassemblement national n’a pas encore pris position.