Jean-Dominique Senard, lors d’une interview sur France Inter, confirme que Renault a l’intention de fabriquer 700 000 voitures électriques dans la partie septentrionale de la France.
Le plan de réindustrialisation présenté jeudi par Emmanuel Macron « est un pas en avant dans la bonne direction, mais il reste encore beaucoup à faire », estime Jean-Dominique Senard, président du groupe Renault, vendredi 12 mai sur France Inter.
Pour favoriser les véhicules fabriqués en France et Europe, le chef de l’État a notamment annoncé que le bonus écologique à l’achat d’une voiture électrique prendra en compte l’empreinte carbone de sa production. Cette annonce peut avoir une conséquence pour Renault et sa Dacia Spring, produite en Chine. Mais « c’est très marginal par rapport au reste que nous faisons, comme les Alpine que nous fabriquons à Dieppe », soutient Jean-Dominique Senard. Le président du groupe Renault considère que derrière la stratégie « de réindustrialisation en France » se pose aussi la question de « l’utilisation de nos usines françaises ». Il salue notamment le travail réalisé dans l’usine de Flins (Yvelines) qui « retrouve une seconde vie en devenant une des plus belles usines d’économie circulaire en France ».
Renault affirme faire « le pari de la France »
Jean-Dominique Senard affirme que son groupe a « fait depuis longtemps le pari de la France ». Le président de Renault promet que « toutes [ses] usines françaises vont être orientées sur le véhicule électrique ». Il s’engage ainsi à « fabriquer près de 700 000 véhicules électriques dans le nord de la France », citant les sites de Douai (Nord), Maubeuge (Nord), Ruitz (Pas-de-Calais) et Cléon (Seine-Maritime).
Le patron de Renault confirme qu’il envisage d’associer de nouveaux partenaires à son entité électrique Ampère, évoquant Google ou encore le spécialiste des semi-conducteurs Qualcomm. Jean-Dominique Senard vise la production de « 400 à 600 000 véhicules [électriques] dans les trois-quatre ans qui viennent ». Il est convaincu que l’objectif du million de voitures en 2030 « est parfaitement atteignable ». Preuve en est, les usines « qui étaient sous-utilisées il y a quelques années sont maintenant pleines » et la marque au losange recrute. « Depuis le début de l’année, nous avons embauché 300 personnes dans le nord de la France, à Douai et Maubeuge » et « les usines de batteries qui s’installent autour de ces usines-là vont probablement créer pas loin de 4 500 emplois dans les 2-3 ans qui viennent », se targue Jean-Dominique Senard.
Le président du groupe Renault reconnaît cela dit que ce virage vers l’électrique « coûte cher à produire et à acheter, d’autant plus que le prix des matières premières a connu une inflation majeure ». Jean-Dominique Senard met également en avant « le prix des batteries élevés. (…) Ça pose le problème de la compétitivité globale de cette production de véhicules », ajoute-t-il.