Les forces de l’ordre ont sollicité des responsables d’écoles de l’académie de Toulouse pour connaître la quantité d’étudiants qui n’étaient pas présents lors de la célébration qui signale la clôture du mois de jeûne musulman.
« Nous observons clairement un ciblage de la religion musulmane qui nous interpelle », s’est indignée Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, principal syndicat du secondaire, ce lundi sur 42mag.fr, suite au taux d’absentéisme recensé lors de la célébration de l’Aïd al-Fitr, demandé par le ministère de l’Intérieur « dans certaines académies et auprès des chefs d’établissements ».
Un « recensement » demandé par la police
Dans l’académie de Toulouse, des policiers ont contacté par e-mail les chefs d’établissements scolaires pour leur demander de leur fournir le nombre d’élèves absents lors de la fête de la fin du ramadan pour les musulmans, qui a eu lieu le 21 avril dernier. « On se demande ce qu’ils voulaient faire de ces statistiques », s’est interrogée Sophie Vénétitay. Dimanche soir, en réponse à l’indignation suscitée par cette pratique, la secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté, Sonia Backès, a mentionné dans un communiqué que « le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer étudie régulièrement l’impact de certaines fêtes religieuses sur le fonctionnement des services publics, notamment dans le domaine scolaire. (…) Un communiqué d’une grande légèreté », a critiqué la secrétaire générale du SNES-FSU, soulignant qu’elle n’avait pas eu « écho de telle enquête dans nos établissements scolaires pour quelque fête religieuse que ce soit ».
Sophie Vénétitay demande au ministère de l’Intérieur de « clarifier ce qui a été fait. (…) S’agit-il d’une initiative isolée ? Est-ce que cela a été demandé par le ministre de l’Intérieur lui-même ? », a-t-elle questionné. Bien que le rectorat de Toulouse ait pris ses distances par rapport à la place Beauvau en déclarant que la demande des policiers avait été directement adressée aux établissements concernés, sans l’aval du rectorat de Toulouse, Sophie Vénétitay exige du ministère de l’Éducation nationale qu’il prenne « clairement et officiellement » ses « distances par rapport à cette enquête. (…) Une liste de fêtes religieuses pour lesquelles les élèves peuvent s’absenter » existe, rappelle la syndicaliste. « L’État n’a pas à s’immiscer dans ce que font les enfants, les élèves et les familles en la matière », a-t-elle ajouté.