La dirigeante de la CGT regrette ce qu’elle considère comme un double standard entre la permissivité accordée à l’extrême droite par les autorités, d’après elle, et une « répression de plus en plus préoccupante » à l’égard des syndicats.
« Aujourd’hui, nous assistons à une certaine promotion de l’extrême droite orchestrée par le gouvernement », a dénoncé Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, le 12 mai sur franceinfo. Le 9 mai, Gérald Darmanin a annoncé qu’il avait demandé aux préfets d’interdire toutes les manifestations d’ultra-droite à l’avenir, suite à la polémique entourant celle du Comité du 9-Mai à Paris, qui n’avait pas été interdite.
Selon Sophie Binet, le « problème » est que le ministre de l’Intérieur n’a pas interdit cette manifestation, qui a rassemblé près de 600 militants. Gérald Darmanin a « autorisé cette manifestation scandaleuse avec des personnes masquées qui défilent de manière très menaçante dans Paris », a critiqué la dirigeante de la CGT. « La préfecture savait quelle était l’organisation qui avait déposé » la demande de manifestation, a même affirmé la secrétaire générale de la CGT.
Sophie Binet estime qu’il y a une « parole décomplexée de l’extrême droite ».
Pour Sophie Binet, il y a une forme de « deux poids deux mesures » de la part du gouvernement, avec une « répression syndicale de plus en plus alarmante ». Alors que le ministre de l’Intérieur a condamné à plusieurs reprises les violences des groupes « ultra-gauche », que ce soit lors des manifestations contre la réforme des retraites ou lors des rassemblements des opposants aux mégabassines de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), Sophie Binet refuse de faire un parallèle entre extrême gauche et extrême droite. « Il doit y avoir une frontière claire entre les organisations républicaines et l’extrême droite », a-t-elle expliqué. « C’est très grave ce qu’a fait le gouvernement en mettant dos à dos l’extrême droite et l’extrême gauche, car cela contribue à la banalisation très inquiétante de l’extrême droite », a-t-elle poursuivi.