Suite à ses visites à Rome et Berlin ce week-end, le dirigeant ukrainien a poursuivi son voyage par une étape à Paris dimanche soir. La raison de cette visite de Volodymyr Zelensky était de solliciter un appui politique et, plus important encore, des armes.
Tour d’Europe des capitales pour trouver des armes : dans l’optique de la contre-offensive prévue depuis des semaines, dont le but est de récupérer les territoires occupés par la Russie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky continue ses pourparlers sur l’accroissement de l’aide militaire. En dehors de la Crimée, entre 16 et 17 % du territoire ukrainien est sous le contrôle des forces russes, alors qu’au début de la guerre, c’était presque un quart du pays.
La déclaration conjointe de Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron publiée tard dans la nuit de dimanche à lundi, suite au dîner à l’Élysée, mentionne de nouvelles livraisons de véhicules blindés et de chars légers, dont notamment des AMX-10, dont les premiers exemplaires ont été livrés en Ukraine fin avril. Leur nombre exact n’a jamais été révélé. Les bataillons qui seront amenés à les utiliser recevront une formation de l’armée française. Cette année, Paris envisage de former 2 000 soldats ukrainiens en France et de participer à la formation de 4 000 militaires supplémentaires en Pologne.
Pas encore d’avions de combat
Concernant la défense anti-aérienne, une des demandes les plus pressantes de Kiev – qui cherche à contrecarrer les attaques continuelles de drones et de missiles russes -, la France a rappelé qu’elle avait déjà fourni des canons Caesar, des Mistral et des Crotale et qu’elle prévoyait d’envoyer un système encore plus sophistiqué, le Mamba, produit conjointement avec l’Italie. Une arme à 500 millions d’euros. Cependant, ces promesses restent modestes par rapport aux engagements de l’Allemagne, qui a annoncé de nouvelles aides samedi, portant sa contribution totale à 17 milliards d’euros, la plus importante aujourd’hui après les États-Unis. Mais il n’y a pas d’avions de combat.
Paris et Berlin ont évité ce sujet, expliquant que la formation et l’entretien de ce type d’appareil est très complexe et que ce n’est pas la priorité. Volodymyr Zelensky est toutefois aussi venu en Europe ce week-end pour faire du lobbying à ce sujet, comme il l’a déjà fait auprès des États-Unis ou des Pays-Bas pour les F-16. Ce serait le seul moyen pour l’Ukraine de prendre l’avantage dans le ciel et peut-être de changer la configuration de la guerre… Ce sujet n’est plus tabou comme il l’était encore il y a quelques mois, mais les alliés de Kiev craignent surtout que ces équipements incitent les militaires ukrainiens à pousser l’offensive jusqu’au territoire russe.
Un soutien politique
Volodymyr Zelensky est également venu chercher un soutien politique : « L’avenir de l’Ukraine et de son peuple est au sein de la famille européenne », déclare la déclaration commune publiée à Paris. Depuis le début de la guerre, l’Ukraine frappe avec insistance à la porte des Vingt-Sept.
Ce week-end, le président ukrainien est aussi venu renforcer ses relations avec les trois principaux États membres de l’Union européenne. Sourires, étreintes… Emmanuel Macron, Olaf Sholz et Giorgia Meloni ont tous affiché leur complicité avec Volodymyr Zelensky avant une série de rendez-vous internationaux : le sommet du G7 en fin de semaine au Japon, le Conseil européen en juin à Bruxelles, et le sommet de l’OTAN, dans la première quinzaine de juillet en Lituanie. L’idée est de mettre l’Ukraine en position de force lorsque le moment sera venu de négocier.