Il a déclaré que la décision de la France, visant à protéger les librairies indépendantes, porterait un « coup dur » au budget des citoyens
Le géant du e-commerce Amazon a annoncé qu’il contestait la décision du gouvernement français d’introduire des frais de livraison minimum pour les achats de livres en ligne.
Elle a interjeté appel auprès du plus haut tribunal administratif de France – Conseil d’État – invoquant un « excès de pouvoir » sur les modifications suggérées, qui verraient des frais de livraison minimum de 3 € pour les commandes de livres inférieures à 35 €.
Les changements découlent d’une publication de décembre 2021 visant à encourager les Français à faire leurs achats dans leurs librairies locales au lieu de commander des livres en ligne.
Amazon l’a qualifié de « coup dur pour le budget des Français ».
En février, la Commission européenne a approuvé la mesure. Néanmoins, il a jeté des doutes sur le décret quant à savoir s’il aidera explicitement les librairies locales.
Mobiliser pour protéger les librairies indépendantes
Les frais de livraison en ligne pour les livres ne sont que de 0,01 €, grâce à une mesure mise en place pendant Covid pour encourager les gens à commander des livres dans leurs librairies locales, afin de les maintenir à flot.
Il a été appliqué pour les commandes de livres des petites et moyennes entreprises, le gouvernement couvrant le reste des frais de livraison.
Les frais de 0,01 € seront maintenus pour les commandes en ligne supérieures à 35 €.
L’augmentation des frais de livraison à 3 € pour les petites commandes vise à inciter les gens à retourner dans la rue principale pour acheter leurs livres, plus précisément dans les librairies locales.
Malgré cet objectif, la Commission européenne a déclaré en février qu’elle ne savait pas comment les changements « maintiendraient un réseau dense et diversifié » de librairies et soutiendraient « la diversité et la qualité de l’offre éditoriale ».
Il a également déclaré que le gouvernement français n’avait pas « fourni une évaluation des mesures alternatives moins restrictives » qui n’auraient pas d’impact sur les fournisseurs en ligne.
Cette décision est l’une des nombreuses mesures introduites par les gouvernements successifs pour protéger les librairies indépendantes – dont il existe plus de 3 500 en France – considérées comme un élément clé du patrimoine littéraire français.
« Lecteurs et auteurs pénalisés »
Le géant du e-commerce avait déjà mis en doute la mesure lors de son annonce, mais n’a annoncé son intention de porter l’affaire en justice que cette semaine.
Instaurer la redevance « pénalisera les lecteurs, les auteurs et la lecture en général » et « limitera leur accès aux livres », a déclaré Frédéric Duval, directeur général d’Amazon France.
Plus précisément, Amazon souligne son importance dans l’amélioration de l’accès à la littérature dans les zones sans librairies.
« Près d’un livre sur deux vendu par Amazon est envoyé dans les petites villes et les zones rurales, c’est-à-dire des zones qui n’ont souvent pas de librairie », indique l’entreprise dans un communiqué.
L’entreprise s’est déclarée favorable à l’introduction d’un « tarif postal dédié » pour les frais de livraison.