Suite à l’agression à l’arme blanche survenue à Annecy le jeudi, la droite et l’extrême droite n’ont pas tardé à établir un lien avec la question de l’immigration en France.
Le 9 juin, Antoine Armand, député Renaissance de la deuxième circonscription de Haute-Savoie, a critiqué les « idées odieuses » et « l’exploitation » de certains élus à la suite d’une attaque au couteau à Annecy. Cet événement, survenu le jeudi précédent, a fait six victimes, dont quatre jeunes enfants, qui ont été hospitalisées « dans un état d’urgence absolue ».
Un homme a été interpellé et mis en garde à vue incontestée : il s’agit d’un réfugié syrien de 31 ans, entré légalement en France en novembre 2022. La droite et l’extrême droite ont rapidement établi un lien entre cette attaque et l’immigration en France : « Je suis toujours stupéfait par les mots que je n’ai pu m’empêcher d’entendre hier [jeudi] alors que les enfants et les adultes blessés n’étaient même pas encore arrivés dans les services médicaux, » a déclaré le député. « Il faut vraiment faire preuve de la plus grande décence possible, » a-t-il ajouté.
Lorsqu’on lui demande comment Annecy s’est réveillée le vendredi matin, Antoine Armand répond : « La ville est simplement sidérée. Depuis jeudi, lorsque la nouvelle de l’attaque s’est répandue, la ville est sidérée, car le Pâquier est un lieu emblématique de la ville, ouvert sur le lac. C’est un lieu de convivialité où l’on partage et échange. »
Antoine Armand réagit à la violence indescriptible de l’attaque, qui a touché des enfants et des bébés : « Cela ne peut pas être compris. » Il mentionne également les mesures d’accompagnement psychologique mises en place par les services de l’État et de la ville, soulignant les efforts extraordinaires de ces derniers. Des cellules psychologiques ont été mises en place pour les personnes en contact direct avec l’auteur, et un suivi très soutenu a été instauré dans les établissements scolaires voisins.
On a demandé à M. Armand s’il était important que les parents et les enfants se réapproprient le parc immédiatement après l’événement tragique. Il a répondu affirmativement, expliquant que l’idée était de rendre hommage dès que possible. « Nous voulons tous dire ici à Annecy que nous pensons à ces petites victimes qui luttent pour leur vie dans les hôpitaux de Grenoble et de Genève et leur dire que nous sommes tous avec eux, que nous n’oublierons pas. Cette attaque va transformer notre ville. »
M. Armand aborde également l’absence d’explication concernant ce geste, rappelant qu’il est normal que nous sachions peu de choses quelques heures seulement après l’attaque et le début de l’enquête. Il insiste sur la nécessité de faire preuve de la plus grande décence possible, notamment en ce qui concerne les déclarations de la droite et de l’extrême droite faisant le lien entre cette attaque et l’immigration en France. Le député exprime sa stupeur devant les propos tenus alors que les enfants et les adultes blessés n’étaient même pas encore arrivés dans les services médicaux. « Nous sommes simplement dans un moment d’émotion, de soutien aux victimes qui, je le rappelle, sont encore en train d’être soignées et certainement pas dans un moment d’instrumentalisation. »
Enfin, M. Armand réagit avec indignation à la manifestation d’extrême droite organisée près du lieu de l’attaque le jeudi soir. Il juge ce rassemblement scandaleux et condamnable avec toute la force de l’humanité. « Qu’est-ce qu’il ne faut pas comprendre pour se rendre à une manifestation et crier « La France aux Français », alors que deux des tout petits enfants étaient néerlandais et anglais ? » s’interroge-t-il.