Le représentant du gouvernement condamne « la controverse que quelques-uns ont tenté de lancer » suite à l’agression à l’arme blanche à Annecy jeudi dernier.
Le lendemain de l’agression à l’arme blanche qui a fait six blessés, dont quatre jeunes enfants, à Annecy (Haute-Savoie), Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, dénonce le 9 juin le « jeu malsain » de la droite et de l’extrême droite « alors qu’on est dans le temps de l’émotion et du choc ». « Il y a des questions légitimes », admet-il alors que Les Républicains et le Rassemblement national font le lien entre l’immigration et cette attaque, mais « ce n’est pas le moment » de les poser, selon lui.
« Je considère qu’il y a un temps de l’émotion, puis un temps de l’enquête et des explications. Après, viendra le temps politique s’il y a un temps politique qui doit venir », déclare Olivier Véran à franceinfo.
Olivier Véran condamne « la polémique que certains ont essayé d’initier ». « Il y a des gamins qui sont encore au bloc opératoire », souligne-t-il, ajoutant que, selon ses informations « pas stabilisées », « il y aurait encore deux enfants considérés en urgence absolue ».
« Il faudra de la transparence »
« On cherche tous des réponses et il faudra qu’elles soient données le moment venu », poursuit le porte-parole du gouvernement. L’individu arrêté après l’attaque est toujours en garde à vue et doit passer un examen psychiatrique vendredi matin. « Il doit être interrogé par les forces de l’ordre et la justice dans un fonctionnement républicain pour comprendre les choses », explique Olivier Véran. « Des enquêteurs sont également en train de faire leur travail à travers l’Europe pour tenter de comprendre le parcours de cet individu. Il faudra de la transparence, mais une fois qu’on aura fait ce travail préliminaire. »
Dans ce contexte, le porte-parole du gouvernement prend des précautions avant d’évoquer le projet de loi sur l’immigration. « On a besoin de légiférer sur la question de l’immigration et de l’intégration, mais je la dissocie volontairement de ce qui est arrivé hier. » Il réaffirme néanmoins le « besoin de réformer le droit », également au niveau européen après qu' »une décision européenne importante » a été prise jeudi « pour mieux harmoniser la répartition de ceux qui arrivent dans l’Union européenne » : « Sur notre projet, je le redis, ce qu’on vise c’est d’expulser les personnes qui ont reçu une obligation de quitter le territoire français, de répondre plus vite à tous ceux qui demandent l’asile mais qui n’ont pas vocation à l’obtenir, et de permettre à ceux qui ont vocation à rester de pouvoir travailler plus vite, surtout dans des métiers en tension. »