Jeudi, environ cinquante activistes d’extrême droite se sont réunis à Annecy, à proximité de l’aire de jeu où a eu lieu l’agression au couteau. Ils ont réagi suite à des appels diffusés sur les plateformes en ligne avec le mot-dièse #francocide, un terme créé par Éric Zemmour. Des manifestations supplémentaires sont programmées pour ce week-end.
« S’il n’y a pas de place pour ces manifestations aujourd’hui à Annecy », déclare Frédérique Lardet, présidente (Horizons) de la communauté d’agglomération du Grand Annecy, le samedi 10 juin sur franceinfo, à la suite d’un rassemblement d’extrême droite près du site de l’attaque au couteau qui a fait six victimes, dont quatre enfants. La mobilisation de l’extrême droite ne s’arrêtera peut-être pas là, car un appel à organiser des marches blanches a été lancé dans toute la France pour ce week-end.
« Les actes politiques qui précèdent l’obtention de réponses n’ont pas leur place et n’auront jamais leur place sur notre territoire » d’Annecy, ajoute l’élue. La procureure d’Annecy, Line Bonnet-Mathis, a estimé quelques heures après l’attaque que les motivations de l’agresseur ne semblent pas avoir « de mobile terroriste évident », ajoutant qu’elle ne pouvait pas « exclure un acte insensé à ce stade ».
« Ça représente un microcosme »
Frédérique Lardet rejette sans équivoque la mobilisation de l’extrême droite. Selon elle, « ça représente un microcosme ». Lors du premier rassemblement après l’attaque, jeudi soir, « seulement une cinquantaine de personnes » étaient présentes, alors que les organisateurs « annonçaient 300, 400 personnes ». Cette manifestation était interdite par la préfecture de Haute-Savoie.
Entre les habitants d’Annecy et l’extrême droite, « ce n’est pas ça », affirme-t-elle. En effet, « les Annéciens sont des gens plutôt sensibles et apaisés », ajoute-t-elle. « En tant qu’élus, nous devons apporter des réponses et rassurer les Annéciens qui s’inquiètent pour leur sécurité, mais sans parler d’extrême droite, sans parler de racisme, et sans utiliser des termes répréhensibles », conclut-elle.