Pour les élus de droite et d’extrême droite, l’émotion a rapidement cédé le terrain aux prises de parole concernant le sujet de l’immigration.
L’attaque au couteau du jeudi 8 juin à Annecy a choqué les Français et provoqué l’horreur et l’effroi chez tout le monde. La classe politique n’a pas tardé à exprimer son soutien aux victimes et à réagir. À l’Assemblée nationale, une minute de silence a été observée, mais certaines réactions politiques ont semblé opportunistes.
Marine Le Pen, la dirigeante du Rassemblement national, a fait preuve de prudence et de discrétion en se contentant d’exprimer son effroi sur Twitter. Cependant, des membres de son parti comme Nicolas Meizonnet, député du Gard, n’ont pas hésité à déclarer que la France souffre de l’immigration.
La députée du Var Laure Lavalette, proche de Marine Le Pen, a également utilisé un discours similaire et a évoqué la politique migratoire et l’espace Schengen. Toutefois, selon les premiers éléments de l’enquête, l’attaquant présumé était en situation régulière et avait obtenu le statut de réfugié en Suède.
Le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, a également réagi rapidement en abordant le profil du suspect et a évoqué la nécessité de choisir les personnes que la France souhaite accueillir. Il a cependant été rattrapé par des élus locaux de son propre camp, comme le sénateur LR de Haute-Savoie Cyril Pellevat, qui a réclamé un délai de décence. Ciotti a finalement annulé une conférence de presse prévue pour cet après-midi.
L’attaque survient dans un contexte politique où le débat sur l’immigration est en train de prendre le relais du débat sur les retraites. Le gouvernement a annoncé en février dernier un projet de loi prévoyant notamment la création de titres de séjour pour les métiers en tension, auquel la droite s’oppose. Les Républicains ont récemment déposé deux propositions de loi, dont une visant à remplacer l’aide médicale d’État par une aide médicale d’urgence limitée et à rétablir le délit de séjour irrégulier et la double peine pour expulser les étrangers condamnés au pénal.
L’assaillant d’Annecy était non seulement en règle, mais il n’avait jamais eu affaire à la justice.