Le député LFI Ugo Bernalicis s’oppose fermement à l’activation de l’état d’urgence suite aux débordements qui ont suivi le décès du jeune Nahel à Nanterre. Il pointe du doigt le gouvernement en l’accusant de choisir la voie de l’escalade plutôt que de chercher une solution politique à la situation.
« Nous assistons à une surenchère et une escalade typiques« , c’est ainsi qu’Ugo Bernalicis, député de La France Insoumise du Nord, a critiqué la situation ce jeudi 29 juin sur 42mag.fr. Ce commentaire est né de la demande du président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, qui a appelé à « l’application immédiate de l’état d’urgence dans tous les lieux où des incidents ont eu lieu« , suite à l’homicide du jeune Nahel, âgé de 17 ans, abattu mardi à Nanterre par un agent de police lors d’un contrôle routier. Pourtant, le gouvernement a confirmé que le déclenchement de l’état d’urgence, demandé par certains à droite, n’était « pas une option envisagée pour le moment« .
D’un autre côté, Ugo Bernalicis compare l’attitude de la droite et celle du gouvernement. Il souligne la mise en place d’une force de 40.000 policiers et gendarmes, ce jeudi soir, à travers la France, dans l’anticipation de potentielles violences en milieu urbain. « Vous incitez à la confrontation et vous participez vous-même à cette escalade et non à une résolution politique« , objecte le député Insoumis en s’adressant à la fois au gouvernement et aux médias qui délivrent cette information. Aux yeux de Bernalicis, les membres du gouvernement « qui appellent au calme sont en réalité en train d’orchestrer le chaos pour la soirée et probablement pour les jours suivants« . Pour illustrer son propos, Ugo Bernalicis cite l’usage de l’article 49.3 pour la réforme des retraites. Malgré la promesse formelle de l’exécutif de ne pas l’utiliser, Bernalicis assure : « Je parie que nous allons aboutir à un état d’urgence dans les prochains jours« .
« Localiser les individus a posteriori »
Par ailleurs, le député LFI souligne que « la immense majorité des refus d’obtempérer sont commis par des personnes présentant des irrégularités d’assurances ou de permis de conduire. Si l’on faisait en sorte qu’ils aient en leur possession ces documents, nous aurions peut-être moins de cas de refus d’obtempérer« . Bernalicis insiste sur le fait qu’il ne souhaite pas non plus que les policiers « se mettent eux-mêmes en danger juste pour appréhender à tout prix l’individu concerné« . Il propose plutôt d’opter pour « un délit de fuite et de tenter de retrouver l’individu en question a posteriori grâce à la plaque » d’immatriculation. « Il y a des moyens d’identifier les gens a posteriori, il y a des outils pour enquêter, sans se mettre en danger ou sans provoquer la mort des conducteurs ou des passagers. »
« Est-ce qu’on peut envisager une grande démocratie aboutie où la peine de mort n’est pas appliquée à ceux qui se trouvent derrière un volant ?« , questionne de nouveau Ugo Bernalicis. « C’est ça le problème que nous devons résoudre politiquement.«