Le représentant élu, à la tête de la commission d’investigation concernant les interventions étrangères, se tourne vers la rapporteuse de cette organisation, la parlementaire Renaissance Constance Le Grip, dans cette déclaration adressée à la procureure de la République de Paris.
« La Macronie peut tenter de trahir la vérité, elle ne transgressera pas impunément nos lois. » Le député Rassemblement national de la Somme, Jean-Philippe Tanguy, président de la commission d’enquête sur les ingérences étrangères, a porté plainte et visé la rapporteure de cette même commission, la députée Renaissance Constance Le Grip, vendredi 2 juin. L’élu a confirmé l’information du Point sur cette dénonciation adressée à la procureure de la République de Paris. Il accuse sa consœur d’avoir divulgué le contenu du rapport, qui met en cause son parti d’avoir servi de « courroie de transmission » du pouvoir russe, avant sa publication officielle prévue le 8 juin.
« Je ne laisserai pas les travaux de la Commission d’enquête sur les ingérences étrangères être déformés par des députés qui pensent que tous les coups sont permis », a déclaré le député sur Twitter vendredi.
La commission d’enquête sur les ingérences étrangères avait été créée à l’initiative du Rassemblement national, notamment en réponse aux accusations d’influence russe ciblant le parti d’extrême droite. Le rapport de la commission, rédigé par Constance Le Grip et consulté par franceinfo jeudi, est accablant pour le Front national, devenu Rassemblement national. Le document souligne « l’alignement » du FN sur le « discours russe » lors de « l’annexion illégale » de la Crimée en 2014, quelques mois après avoir négocié un prêt auprès d’une banque tchéco-russe.
Il dénonce des « infractions caractérisées » de la part de Constance Le Grip
Un rapport « malhonnête et tout à fait politisé », a réagi Marine Le Pen, députée et présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale. « Il n’y a rien, en fait », a assuré l’ancienne candidate à l’élection présidentielle, dénonçant « un procès politique ».
Dans sa dénonciation, Jean-Philippe Tanguy écrit que Constance Le Grip a « volontairement manqué à l’obligation de secret qui s’imposait à elle en divulguant le contenu du rapport ». Le député cite notamment une vidéo diffusée sur le compte Twitter de Renaissance, ainsi que des interviews accordées par la rapporteure à Libération ou Sud Radio.
L’élu mentionne des « infractions caractérisées (…) à l’article 6 de l’ordonnance relative au fonctionnement des assemblées parlementaires, de l’article 144-2 du règlement de l’Assemblée nationale, de l’article 226-13 du Code pénal ». Celui-ci stipule que « la révélation d’une information à caractère secret par une personne qui en est dépositaire, soit par état ou par profession, soit en raison d’une fonction ou d’une mission temporaire, est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende ».