Le chef de l’État s’est déplacé lundi dans cet endroit symbolique, pour célébrer le millième anniversaire de l’abbaye du Mont-Saint-Michel et juste avant une autre journée de manifestations contre la réforme du système de retraite.
Le Président Emmanuel Macron s’est rendu au Mont-Saint-Michel pour célébrer le millénaire de l’abbaye du Mont-Saint-Michel. Le 5 juin, il a appelé les Français à « aller au-delà » des défis du XXIe siècle, en particulier les défis environnementaux, comme l’ont fait les générations précédentes face aux épreuves traversées par ce lieu symbolique d’un certain « esprit français ».
Selon le président, le Mont-Saint-Michel « incarne l’histoire de la construction politique de notre pays », évoquant la guerre de Cent Ans, la Révolution ou encore la lutte contre les éléments naturels, en commençant par l’ensablement de la baie. Dans un discours lyrique, il a souligné que les Français ont toujours su se montrer bâtisseurs en maîtrisant le temps, l’espace et les éléments.
Rejeter le « déclinisme », la « peur » et l' »angoisse »
Face à la presse, avec l’abbaye en arrière-plan, Emmanuel Macron a appelé à « l’esprit de résistance » face aux « grandes transitions » qui se profilent, rejetant tout « déclinisme, peur, angoisse ou confrontation », un message qui semblait viser notamment l’extrême droite. « On voudrait nous faire choisir entre une prétendue identité française figée et nostalgique et une modernité qui exigerait l’effacement de pans entiers de notre passé », a-t-il déploré dans son discours.
Depuis la visite de François Mitterrand en 1983, les présidents français se rendent régulièrement à ce lieu emblématique pour y porter leur message. En 2007, Nicolas Sarkozy y avait lancé sa campagne présidentielle. D’une certaine manière, le président a également anticipé la nouvelle journée de mobilisation syndicale prévue le 6 juin contre la réforme des retraites. « Le pays doit maintenant continuer à avancer », a-t-il déclaré, tout en se réjouissant que « les choses sont plus calmes qu’elles ne l’ont été ».
Contrairement aux déplacements précédents suite à l’adoption de la réforme, aucune manifestation bruyante n’a perturbé cette visite. Certains militants d’Extinction Rebellion ont tenté d’inscrire un message dans le sable de la baie et de déployer une banderole, mais les forces de l’ordre les ont rapidement interrompus.
Une campagne pour protéger davantage d’édifices religieux
Le jour même, l’Élysée a annoncé une campagne visant à classer davantage d’édifices religieux des XIXe et XXe siècles en France en tant que monuments historiques, afin de faciliter leur préservation. Une souscription financière pourrait être lancée auprès du public.
En effet, sur environ 50 000 lieux de culte en France (dont 42 000 catholiques), seulement 10 500 sont protégés en tant que monuments historiques. Ce label permet d’accéder aux aides du ministère de la Culture, a précisé l’Élysée.