L’ex-députée est suspectée d’avoir exercé du harcèlement psychologique envers sept de ses anciens collaborateurs parlementaires.
La Procureure de la République a demandé jeudi une peine d’un an de prison avec sursis, une inéligibilité de cinq ans et une amende de 10 000 euros contre l’ancienne députée LREM Laetitia Avia pour harcèlement moral envers sept de ses anciens assistants parlementaires. L’ex-parlementaire, qui a repris sa carrière d’avocate depuis sa perte aux élections législatives de 2022, a plaidé non coupable en dénonçant des accusations « contestées et décontextualisées ». Le tribunal rendra son verdict le 5 juillet.
Prenant en compte les déclarations des sept personnes qui ont porté plainte et qui ont travaillé aux côtés de Laetitia Avia entre 2017 et 2020, la représentante du ministère public a estimé que les témoignages reflétaient bien « l’excès » et la « répétition » propres au harcèlement moral. L’ancienne députée est soupçonnée d’avoir « dénigré » et « humilié » ses collaborateurs, d’avoir créé un « climat de peur » et d’avoir exigé une disponibilité « 24 heures sur 24 » ainsi que d’avoir demandé des tâches inappropriées liées à sa vie privée. Selon le parquet, ces faits ont eu des conséquences sur la « santé physique et psychologique » des assistants.
Qualifiant les témoignages d' »auto-suggestions », l’avocat de Laetitia Avia, Basile Ader, a soutenu que les plaignants s’étaient « auto-confortés » et qu’ils s’étaient « raconté leur petite histoire a posteriori ». Parlant de « grands mensonges » et « d’évolutions » de la part des plaignants, il a évoqué une « immense déloyauté », plaidant la relaxe au risque d’une « énorme injustice ».