Au cours de la dernière décennie, la location de logements meublés pour les touristes a connu une croissance considérable. Cette popularité est soutenue par un régime fiscal favorable. Cependant, il est possible que les autorités remettent en question ces avantages dans le futur.
Bercy s’intéresse de près aux locations de meublés touristiques. Le gouvernement souhaite en effet imposer davantage les propriétaires qui profitent actuellement d’une réduction forfaitaire de 71%, supérieure à celle appliquée aux autres types de locations. Cette niche fiscale a été critiquée publiquement par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, le 9 juin dernier. Sur BFM TV, il a déclaré : « Il n’y a pas de raison de conserver cette fiscalité qui conduit à des excès ». D’autant plus que ces excès sont visibles avec la hausse du nombre de locations disponibles. En effet, en une décennie, les annonces sur le site Airbnb sont passées de 30 000 à 750 000.
Une décision attendue en octobre
A Arès, en Gironde, la multiplication de ces meublés de tourisme pose problème au maire, Xavier Deney. Celui-ci déplore : « On est une ville qui est en train de mourir tout simplement parce qu’on ne sait pas garder notre jeunesse. Il y a des logements qui sont pris pour deux ou trois mois. » De plus, un écosystème s’est développé autour de ce marché, avec des concierges qui gèrent la remise des clés. Pourtant, selon une professionnelle du secteur, imposer davantage les propriétaires ne les ferait pas abandonner ce type de location. Les plateformes comme Airbnb rappellent quant à elles que les loueurs ne sont pas des spéculateurs et que le revenu médian est de 3 900 euros par an. Le gouvernement devrait prendre sa décision concernant cette niche fiscale en octobre.