Un nombre croissant d’Américains ne peuvent plus se permettre d’acquérir un véhicule neuf en raison des coûts excessifs. Ils choisissent de conserver leur ancienne automobile, ce qui retarde la transition vers les véhicules électriques et génère davantage de travail pour les mécaniciens dans leurs ateliers.
Assistons-nous à une révolution dans le domaine de l’automobile ? David, qui remplace les plaquettes de frein d’un SUV noir surélevé dans son garage de réparation qu’il a repris en 2008 au nord de Washington, confirmera qu’il a beaucoup plus de travail depuis un an. « Nous avons remarqué une augmentation des réparations », dit-il. « Les clients font des réparations plus importantes pour garder leur voiture plus longtemps et ils essaient d’acheter des voitures d’occasion. »
« Les prix sont un peu trop élevés en ce moment. C’est pour ça que les gens gardent leur auto. Vous dépensez 2 000 dollars ici contre une voiture à 50 000 dollars », explique David, mécanicien au nord de Washington, à franceinfo.
Les prix des véhicules neufs ont augmenté de 25 % depuis la pandémie, une hausse brutale due à la crise sanitaire et également à la pénurie de puces électroniques. Les taux d’emprunt ont également augmenté de 7 %. La célèbre image du rêve américain avec la voiture flambant neuve semble donc toucher à sa fin.
Attendre que les prix des voitures électriques baissent
Acheter un nouveau véhicule devient inabordable pour John, un jeune retraité, qui fait entretenir son vieux break de 21 ans chez David. Cependant, il ne pense pas que l’accessibilité à un nouveau véhicule soit uniquement une question d’argent. « C’est aussi un biais de la société », déclare-t-il. « Auparavant, il fallait acheter une nouvelle voiture tous les deux ans parce que les voisins le faisaient. Et nous vivions dans une société où renouveler sa voiture signifiait avoir du succès. Aujourd’hui, renouveler sa voiture est davantage synonyme de gaspillage. »
Les Américains n’ont jamais gardé leur voiture aussi longtemps, soit douze ans et demi en moyenne, et ont du mal à opérer la transition vers un véhicule électrique moins polluant. La voiture d’Hélène a déjà huit ans. Elle est convaincue que de plus en plus de personnes attendent, comme elle, la démocratisation des véhicules électriques pour en changer.
« Je suis favorable à une évolution vers l’électrique, mais si on veut maintenant que les gens les achètent, les fabricants devraient d’abord faire baisser les prix », déclare Hélène, conductrice américaine, à franceinfo.
En attendant, l’explosion du marché de l’occasion profite à l’atelier de David. Les véhicules électriques représentent aujourd’hui moins de 1% des ventes de voitures aux États-Unis.