Dans la lutte contre la révision des pensions, les législateurs opposants continuent de perfectionner leurs propositions d’amendement. Toutefois, ce jeudi, l’ensemble Liot suggère également d’autres textes législatifs que la majorité souhaite également refuser. Cela fait partie du compte-rendu politique de Jean-Rémi Baudot.
Depuis un mois, la proposition de loi concernant l’annulation de la réforme des retraites occupe le paysage politique français. Le jeudi 8 juin, la « niche parlementaire » du groupe Liot est à l’honneur, et c’est à eux de déterminer l’ordre du jour. Sept textes sont donc prévus en séance publique jusqu’à minuit.
La proposition du groupe indépendant sur l’annulation de la retraite à 64 ans sera la première à être examinée. Le deuxième texte à l’ordre du jour propose de mettre en place des consultations citoyennes au niveau départemental pour permettre aux citoyens de choisir dans quelle région ils souhaitent vivre. Bien que soutenu par les oppositions, ce projet de loi a été rejeté en commission, notamment par le groupe présidentiel Renaissance.
Le troisième texte est plus complexe et propose « d’élargir l’assiette de la TTF », la taxe sur les transactions financières. Cette taxe, mise en place en 2012 par Nicolas Sarkozy, est la version française de la taxe Tobin. Elle ne s’applique actuellement qu’aux actions en bourse. Cependant, le groupe Liot souhaite étendre cette taxe à d’autres produits financiers, tels que le trading haute fréquence ou les produits dérivés.
Les textes Liot sont systématiquement rejetés par la majorité présidentielle
Sans surprise, cette idée est soutenue par La France Insoumise. Aurélie Trouvé, la rapporteure LFI, souligne que même la City de Londres a une telle taxe et qu’elle rapporte 4 milliards d’euros par an. Plus étonnant, ce projet de loi (ou PPL, dans le jargon parlementaire) reçoit également l’appui d’Horizons, le groupe des députés d’Édouard Philippe, qui suggère même que cette idée revienne lors de la prochaine loi de finances. Cependant, le parti présidentiel Renaissance s’oppose à cette proposition, estimant qu’une taxe financière n’est efficace qu’au niveau européen.
Il est toutefois peu probable que ces textes soient largement évoqués. Lors d’une « niche parlementaire », les débats se terminent à minuit, sans exception. Le premier texte sur les retraites risque fort d’occuper toute la journée, dans une atmosphère tendue, voire explosive. Les textes sur les plastiques, qui déplaisent à la majorité, et ceux sur l’Eau et l’Assainissement ou les Outre-mer, risquent donc de passer inaperçus.
Bien sûr, comme pour toutes les lois examinées en hémicycle, ces textes ont été analysés, élaborés et débattus en commission pendant plusieurs jours. Cependant, il est fort probable que les discussions sur les retraites occupent tout l’espace disponible.