Mardi, le chef de l’État s’est déplacé jusqu’à Champagne, situé en Ardèche, pour visiter les installations du laboratoire Aguettant.
« Nous voulons payer le juste prix pour certains médicaments lorsque cela est indispensable pour assurer une production française », a déclaré Emmanuel Macron depuis Champagne (Ardèche) le mardi 13 juin. Le président de la République a présenté un plan de relocalisation de la production de médicaments lors d’une visite de l’usine du laboratoire Aguettant.
Au cours des dix dernières années, la production de molécules en France a considérablement diminué. Le pays est passé de la première à la cinquième place des producteurs de médicaments en Europe, selon une étude réalisée par Leem, l’organisation représentant les entreprises du secteur en France, publiée en janvier 2023. Relocalisation de molécules, « plan blanc du médicament », prévention… Voici ce qu’il faut retenir des déclarations du président de la République.
Production de 50 médicaments à relocaliser prochainement
Emmanuel Macron s’engage à « stabiliser une liste unique de médicaments essentiels », évaluée « selon les risques de tension ». Cette liste contient actuellement 450 médicaments, mais elle évoluera en fonction des besoins.
« Au sein de ces 450, il y a une liste cœur », a précisé le président, pour laquelle « il faut relocaliser » la chaîne de production. Cette liste restreinte comprend 50 médicaments, dont 25 « verront leur production relocalisée ou augmentée significativement sur le territoire national (…) dans les prochaines semaines », le temps de « finaliser les plans, les annonces et les investissements pour relocaliser totalement la chaîne ». Le tout pour un « investissement total de plus de 160 millions d’euros », a détaillé le chef de l’Etat.
Emmanuel Macron a notamment mentionné le « midazolam, essentiel pour nos produits d’anesthésie-réanimation », ainsi que « le principe actif du curare, utilisé en soins intensifs, qui a été en tension pendant la crise » sanitaire. « De même pour la morphine et l’amoxicilline, antibiotique utilisé pour les enfants », qui a particulièrement manqué cet hiver, « ainsi que six anticancéreux ».
Mise en place d’un « plan blanc du médicament »
En plus des relocalisations, le président souhaite mettre en place un « plan de gestion des épidémies hivernales pour s’assurer de ne pas manquer de médicaments et donc examiner les stocks disponibles dans toutes les spécialités ». « On doit être capables de payer le juste prix pour ces médicaments essentiels, notamment pédiatriques (…) et négocier des approvisionnements supplémentaires pour le territoire national en fonction des plans définis », a-t-il ajouté.
Dans les cas les « plus critiques », « un plan blanc du médicament sera développé », sur la même base que les dispositifs mis en place dans les hôpitaux en cas de besoin, a-t-il également souligné.
Continuer la prévention, la vaccination et mieux prescrire les médicaments en cas de tension
Ces relocalisations ne seront pas effectives immédiatement et il y aura certainement « des situations d’urgence dans les prochains mois et prochaines années ». Le président a donc également insisté sur une politique de prévention, dès l’école, avec des « rendez-vous réguliers et les gestes du quotidien qu’on a appris avec le Covid », comme se laver les mains régulièrement ou porter un masque en cas de contamination. « Tout cela fait moins de malades et donc moins de coût pour notre système de santé », a-t-il souligné.
Le président veut également encourager « la politique de vaccination, avec le Covid, la grippe et la bronchiolite chez les nourrissons. On va continuer d’avancer avec tous les acteurs du secteur et en faisant des précommandes », a-t-il assuré.
« Lorsque nous sommes malades, il faut une consommation plus raisonnable de médicaments. Nous savons qu’un antibiotique sur deux est utilisé à tort », a rappelé Emmanuel Macron. Il attend « des mesures ambitieuses de la part du ministre de la Santé sur ce point pour qu’on puisse développer, dès l’hiver prochain, des politiques très rigoureuses ».