Au cours de la réunion qui a eu lieu ce week-end à Vienne, en Autriche, les nations productrices et exportatrices de pétrole ont pris la décision de diminuer la quantité de pétrole brut disponible sur le marché international. Le but de cette mesure est d’augmenter les prix du baril, qui sont actuellement au plus bas. Quel sera l’effet de cette décision sur les tarifs à la pompe pour les conducteurs ?
Il est encore trop tôt pour en tirer une conclusion, mais si l’on se réfère à l’épisode précédent, en avril, les pays membres de l’OPEP avaient décidé de façon surprenante de réduire leurs quotas de production, ce qui n’avait presque pas fait augmenter les prix et l’impact ne s’était pas fait ressentir directement à la pompe. Le dimanche 4 juin, en plus de l’accord OPEP+, l’Arabie saoudite a décidé de réduire sa production d’un million de barils par jour, à partir du 1er juillet, début des départs en vacances.
Cependant, même dans ce cas, la hausse des prix à la pompe n’est pas certaine, car il y a toujours un décalage temporel, et la situation internationale fait que l’offre de pétrole reste supérieure à la demande. Cela a plutôt tendance à jouer en faveur des prix pour les consommateurs de carburants.
Conflits d’intérêts
23 pays participaient à cette réunion appelée OPEP+, les grands États producteurs du Golfe et leurs alliés emmenés par la Russie. Dans un marché déprimé par les craintes de récession économique mondiale et la faiblesse de la demande chinoise, chacun fait valoir ses arguments. Les pays du Golfe, dont l’Arabie saoudite, veulent voir augmenter les prix, car le pétrole représente la majeure partie de leur budget. Ce sont des États providence qui vivent encore majoritairement de la rente pétrolière. Mais de son côté, la Russie ne profiterait pas d’une augmentation des prix. Avec les sanctions internationales qui lui sont infligées, Moscou ne peut pas exporter de pétrole à partir d’un certain prix du baril. Si les prix augmentent, la Russie ne recevra plus de commandes et y perdra au change.
Sur le long terme, c’est ce facteur, géopolitique, qu’il va falloir surveiller. Selon les experts, seule une baisse forte et durable des quotas de production pourrait avoir un effet sur les prix. Nous n’en sommes pas encore là, mais la situation est très tendue.