Le volume d’adhérents à ce produit conçu pour les foyers à faibles revenus continue de croître chaque mois, en particulier depuis la fin de l’année précédente.
Chaque mois, plus de 300 000 nouveaux livrets d’épargne populaire (LEP) sont ouverts, d’après la Banque de France. Ce dispositif rencontre un vif succès : fin 2022, on recensait 8,5 millions de LEP, contre 9,6 millions à la fin du mois de mars. Sur un an, les encours (c’est-à-dire l’argent déposé) ont augmenté de 15 milliards d’euros, pour atteindre un total de 55 milliards. Cela se rapproche du record historique établi en 2008, juste avant la crise des subprimes aux États-Unis.
Le taux de rendement du LEP est particulièrement intéressant : 6,1 %, alors que le livret A est actuellement rémunéré à 3 %, soit plus du double. L’évolution de ce taux montre qu’il a bondi en quelques mois seulement : il n’était encore que de 1 % au début de l’année dernière.
Le LEP tire parti de l’inflation. Pour déterminer le taux de rendement, le gouvernement peut choisir entre le taux du livret A majoré d’un demi-point, ou la moyenne de l’inflation sur les six derniers mois. Étant donné que l’augmentation des prix a atteint un sommet depuis un an, atteignant 6 % en janvier, le gouvernement a opté pour la seconde option.
Motivations économiques et politiques
En encourageant le LEP, le gouvernement permet aux ménages modestes touchés par l’inflation de bénéficier de certains avantages. Cela représente une compensation pour ces foyers qui subissent des difficultés dans leur consommation quotidienne.
Pour ouvrir un LEP, il faut que les revenus du ménage ne dépassent pas un certain seuil. Par exemple, pour une personne seule, le plafond de revenu annuel est de 21 300 euros, et il est impossible de déposer plus de 7 700 euros, soit trois fois moins que sur le Livret A. Ce plafond augmente en fonction des parts du foyer fiscal, c’est-à-dire du nombre de personnes à charge dans la famille. Aujourd’hui, 18 millions de Français sont éligibles au LEP.