Alexandre Benalla, qui a comparu devant la Cour d’appel de Paris suite à l’affaire qui lui a valu d’être démis de ses fonctions de chargé de mission à l’Elysée, a présenté ses excuses et a admis une partie des accusations portées contre lui.
Le procès en appel d’Alexandre Benalla, initialement prévu en janvier, a été reporté en raison de problèmes de santé. Ce dernier a comparu devant la justice vendredi 9 juin pour être jugé, notamment pour les violences lors des manifestations du 1er mai 2018. L’ancien chargé de mission à l’Élysée avait été condamné en première instance à trois ans de prison, dont un ferme, pour avoir agressé cinq personnes en marge d’une manifestation, portant un casque de police alors qu’il n’était là qu’en tant qu' »observateur ».
Devant la Cour d’appel de Paris, Alexandre Benalla a admis avoir eu des gestes maladroits et malencontreux, mais a nié toute violence volontaire. Sur une vidéo, on le voit également au Jardin des plantes avec un homme interpellé, dans une situation calme, contrairement à ce que prétend Vincent Crase, son co-accusé. Benalla a concédé qu’il aurait dû remettre plus rapidement l’homme arrêté à la police.
« J’ai perdu toute crédibilité »
Dans une démarche d’humilité et de contrition, Alexandre Benalla a reconnu certains actes, notamment l’utilisation de ses passeports diplomatiques après son licenciement de l’Élysée, un faux en écriture pour un passeport de service et surtout le port illégal d’une arme de poing, révélé par un selfie pris dans un restaurant de Poitiers. Il a cependant maintenu son appel sur le fond de l’affaire, à savoir les violences lors de la manifestation du 1er mai 2018 à Paris.
Benalla a déclaré regretter d’avoir proposé à Vincent Crase de l’accompagner sans autorisation, qualifiant cette décision d' »erreur monumentale ». En ce qui concerne sa ligne de défense et ses réactions lors de l’affaire, il les attribue à des maladresses et des erreurs de jeunesse.
Vincent Crase se décrit comme un paria
Alexandre Benalla a également donné des détails sur sa vie actuelle : il travaille désormais pour une ONG suisse spécialisée dans la gestion de crise, en tant que conseiller du président. Il gère notamment son agenda et s’occupe de dossiers tels que la guerre en Ukraine et les tremblements de terre en Turquie, pour un salaire net de 7 350 francs suisses (un peu plus de 7 500 euros).
De son côté, Vincent Crase se dit sans emploi et sans revenu, aidé par ses parents et en pleine procédure de divorce. Vivant actuellement à Dakar, il explique que son nom constitue un obstacle pour trouver un emploi et qu’il a même été refusé pour un prêt immobilier. Il décrit une vie de paria depuis l’affaire et espère travailler comme ouvrier agricole cet été, grâce à un ami, lors de la récolte des haricots verts.