L’avertissement «d’alerte rouge» a demandé aux habitants d’évacuer les zones côtières
Les habitants du sud de la France qui regardent régulièrement les médias sociaux ont poussé un soupir de soulagement après qu’une alerte au tsunami se soit avérée être une erreur.
La préfecture du Var – qui siège entre Nice et Marseille – a affiché l’avertissement mardi 6 juin après-midi.
L’avertissement de niveau d’alerte rouge sur Twitter pour un tsunami imminent a dit aux gens de se déplacer d’au moins 200 mètres à l’intérieur des terres.
Mais la préfecture a rapidement annoncé que la publication avait été faite par erreur.
Le message faisait partie d’un exercice interne et n’était pas censé être partagé sur les sites de médias sociaux.
Malgré les eaux habituellement calmes de la Méditerranée, le sud de la France a connu des tsunamis dans le passé, notamment en 1979.
Les scientifiques ont prédit que la région connaîtra presque certainement un tsunami dans les années à venir également.
Alerte au tsunami rapidement rétractée
La publication a été partagée vers 14h30 sur les pages officielles des réseaux sociaux de la préfecture, telles que Twitter.
Il a été étiqueté comme un avertissement «d’alerte rouge», avec des informations expliquant ce que les résidents de la région doivent faire.
La liste comprenait des instructions pour :
- Évacuez les rives et éloignez-vous d’au moins 200 m de la côte
- Marchez immédiatement vers un point haut ou montez à l’étage de votre maison à plus de 3 m de hauteur et restez-y
- Attendez les consignes des autorités, et écoutez la radio
Alerte ROUGE #TSUNAMI | Mardi 6 juin à 14h30 sur le #Var
Évacuez les rivages à + de 200 m de la côte
Rejoignez immédiatement à pied un point haut ou montez à l’étage de votre maison à + de 3m de haut et restez-y
Attendez les consignes des autorités, écoutez la radio pic.twitter.com/DONCE7XeTB— BEDINI Sébastien (@BEDINISebastien) 6 juin 2023
En dix minutes, la préfecture a mis à jour son message pour indiquer que l’information avait été partagée par erreur. Il a été produit dans le cadre d’un exercice interne et n’était pas censé être diffusé au public.
Le laps de temps a encore permis à un certain nombre de résidents de la région de voir l’avertissement, ce qui a provoqué une certaine panique.
Une résidente a déclaré qu’elle buvait paisiblement du café, mais qu’elle « a immédiatement commencé à réfléchir à ce qu’il fallait faire » pour protéger sa famille après avoir été informée de l’annonce par son fils.
« C’est un peu comme être secouriste, je suppose. Il se passe quelque chose, quelles sont les choses prioritaires à faire en urgence ? Nous avons décidé d’allumer une radio locale tout en nous préparant à monter sur le toit si nécessaire », a-t-elle déclaré.
Malgré la peur initiale causée par l’erreur, cependant, elle n’en est pas fâchée.
« Je préfère recevoir de fausses alertes et me mettre en sécurité si nécessaire plutôt que de rater des informations importantes. Peut-être que cela me sauvera la vie un jour », a-t-elle ajouté.
Tsunamis possibles en Méditerranée
Même si une véritable alerte rouge pour un tsunami serait un choc pour les habitants, l’apparition d’un tsunami dans la Méditerranée, généralement sans vagues, n’est pas inattendue.
Environ 10% de tous les tsunamis ont lieu en Méditerranée, selon le sismologue Pascal Roudil.
Bien que beaucoup d’entre eux soient petits, il y a eu des exemples de catastrophes plus importantes et plus dangereuses tout au long de l’histoire.
En 1979, un tsunami (probablement causé par des travaux de construction à l’aéroport de Nice) a tué jusqu’à 23 personnes dans la région, et des vagues atteignant une hauteur de 3,5 mètres ont été enregistrées à Antibes.
La probabilité d’un tsunami en Méditerranée d’ici trente ans est de « presque 100 % », selon l’UNESCO, et en France, toute la rive méditerranéenne est classée comme menacée par le phénomène.
Même un grand tsunami provoqué par un tremblement de terre serait moins puissant que dans le Pacifique, mais pourrait tout de même causer des ravages, avec des vagues de même 50 cm de hauteur capables de déplacer des voitures à des dizaines de mètres de leur emplacement d’origine.
La France est-elle protégée contre les tsunamis ?
La France a investi de l’argent dans des systèmes de détection d’alerte précoce qui donneront aux autorités jusqu’à une heure pour évacuer les plages et les zones proches des vagues en cas de tsunami, en fonction de l’emplacement du tremblement de terre précédent.
Pour un scénario d’« alerte rouge » maximale (comme celui partagé par erreur par les autorités), les gens seraient généralement en sécurité s’ils se déplaçaient à 200 mètres à l’intérieur des terres et restaient à 5 m au-dessus du niveau de la mer, si possible.
En février 2023, Cannes (Côte d’Azur) a installé une borne numérique informant les habitants des risques de tsunami.
ℹ️ Une borne numérique d’information et d’alerte des populations face aux risques majeurs (dont #inondations ☔️ et #tsunami ) a été installé à Cannes.
Ce prototype est le premier du genre sur l’arc méditerranéen et sera testé pendant 3 ans. #MIIAM @villecannes pic.twitter.com/xKaI3FPnxR— Préfet de la région PACA et des Bouches-du-Rhône (@Prefet13) 22 février 2022