L’idée progresse au sein du gouvernement, et le ministre en charge des Transports n’écarte pas la possibilité de mettre en place une telle mesure.
Tandis que les actions commando visant à dégonfler les pneus des gros véhicules se multiplient dans les grandes villes, Clément Beaune adresse-t-il un message aux justiciers écologistes urbains ? Le ministre n’a pas de problème à être surnommé « taxeur fou ». Selon lui, le poids des automobiles doit être mieux pris en compte à l’avenir pour des raisons écologiques.
Les voitures neuves à moteur thermique pesant plus de 1,8 tonne (c’est-à-dire un nombre très limité de véhicules) sont actuellement soumises à une taxe à l’achat (10 €/kg au-dessus de 1,8 tonne). Et ce seuil pourrait être progressivement réduit, voire dès le projet de loi de finances pour 2024, a annoncé Clément Beaune lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.
C’est ce type de malus automobile qui pourrait être étendu en réduisant le poids à partir duquel la taxe serait appliquée. Pour le moment, aucun détail n’est donné, le ministre ne fait que lancer un ballon d’essai. On diffuse l’idée sans préciser, et on attend les réactions. Mais le principe est bien à l’étude.
Les arguments du ministre
Un véhicule plus lourd contient davantage de matériaux et consomme plus d’énergie pour se déplacer, ce qui entraîne une augmentation des émissions de CO2 et donc du réchauffement climatique. « Il faut être cohérent », affirme Clément Beaune. « Nous sommes en phase de transition et il est important de prendre en compte les critères de poids », ajoute-t-il, en tant que défenseur de la voiture électrique.
Si le projet est adopté, il pourrait aboutir très probablement dans le prochain budget 2024. Le projet de loi de finances de l’année prochaine est en cours d’élaboration. Reste à savoir si l’augmentation du malus pour les voitures lourdes s’appliquera également aux voitures électriques. Clément Beaune assure que non, du moins pour le budget 2024. Par la suite, on verra. On ne va pas se pénaliser alors qu’il faut encourager la voiture propre, mais le ministre insiste : le sens de l’histoire est de développer le véhicule électrique plutôt petit, moyen et pas trop cher. À bon constructeur, bienvenue.