Le précédent responsable de l’Agence régionale de santé en Île-de-France, qui a jusqu’à récemment occupé le poste de directeur de cabinet d’Elisabeth Borne, prend la relève de François Braun.
François Braun, jeudi 20 juillet au matin, sur le plateau de BFMTV, réaffirmait son engagement à son rôle, laissant entendre qu’il n’avait pas l’intention de quitter le gouvernement. Cependant, quelques heures après, le titre de ministre de la Santé lui est retiré et conféré à Aurélien Rousseau. À 47 ans, ce haut fonctionnaire se voit attribuer un poste ministériel significatif pour la première fois. Il a déjà travaillé auprès de plusieurs Premiers ministres, dont la récente, Elisabeth Borne, avec qui il collaborait encore il y a quelques jours. Franceinfo vous dévoile plus sur ce nouveau membre de l’exécutif, relativement inconnu à la majorité.
Son parcours initial en tant qu’enseignant d’histoire-géographie
D’origine de Alès, dans le Gard, Aurélien Rousseau, ancien professeur d’histoire-géographie, s’est d’abord impliqué en politique en rejoignant le Parti communiste. En 2001, il rejoint l’équipe d’un député communiste à la mairie de Paris, Pierre Mansat. En 2007, il réussit le concours de l’ENA et se retrouve dans la même promotion qu’un autre ministre d’Elisabeth Borne, Clément Beaune. En 2009, il rejoint le Conseil d’État et revient trois ans plus tard à la mairie de Paris en tant que directeur adjoint au cabinet de Bertrand Delanoë, où il fait la connaissance d’Elisabeth Borne, alors directrice générale de l’urbanisme de la ville de Paris.
Sa trajectoire professionnelle continue son ascension en 2015 à Matignon, où il devient directeur adjoint et conseiller social des cabinets des chefs de gouvernement socialistes Manuel Valls et Bernard Cazeneuve. Il reste également attaché à son rôle de conseiller municipal de Saint-Hilaire-de-Brethmas, dans le Gard.
Son rôle à l’ARS Ile-de-France durant la période de la Covid-19
Après avoir dirigé la Monnaie de Paris, Aurélien Rousseau prend le contrôle de l’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France en 2018 et fait face rapidement à une grève prolongée des urgences en 2019, puis à la pandémie de la covid-19. Il est alors confronté à une pénurie de masques et de lits d’hôpitaux et doit organiser les campagnes de vaccination. De cette expérience, il rédige un essai, « La blessure et le rebond », qui raconte le fonctionnement de l’État et la prise de décisions.
Aurélien Rousseau, après avoir été éprouvé par ces trois années en poste, quitte l’Agence Régionale de Santé Ile-de-France en 2021, évoquant le désir de prêter attention aux « signaux faibles » pour éviter de négliger les enjeux de santé. « Je dois retrouver mon souffle « , note-t-il à France Info, « après des mois d’intensité indescriptible qui ont mis ma résistance à l’épreuve ». Il reste marqué par son passage en réanimation due à un syndrome de Guillain-Barré, une maladie neurologique qu’il contracte lors de son passage à l’ENA et qu’il mentionne dans un livre, « Boucle d’or », paru en 2016.
Il vient de quitter le cabinet d’Elisabeth Borne
En mai 2022, il « remonte en selle » et accepte le poste de directeur de cabinet qui lui est offert à Matignon après la nomination d’Elisabeth Borne. À cette époque, on pressentait que l’ancien directeur général de l’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France aurait pu devenir le nouveau ministre de la Santé, en remplacement à Olivier Véran. Nicolas Revel, directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, avait alors confié au Monde : « Je suis convaincu qu’il accomplirait ce rôle à merveille un jour. »
À Matignon, cet ex-communiste se distingue par son style, plus progressiste que celui de la Première ministre et moins réservé que ses prédécesseurs. Il y avait une bonne entente entre les deux, signale Le Monde. Aurélien Rousseau avait annoncé lundi sur Twitter qu’il quittait « le cœur de l’État et le terminus des problèmes ». En l’espace d’un peu plus d’un an, Aurélien Rousseau a dû gérer la tempête de la réforme des retraites dans l’ombre de sa patronne. Laurent Berger, ancien patron de la CFDT, loue « un connaisseur averti du monde social », fidèle à ses supérieurs, mais qui « accepte la contradiction » et « sait se mettre à la portée des femmes et des hommes », ce qui est, selon l’ex-leader syndical, « crucial en cette période ».