Le nouveau film du cinéaste Christopher Nolan, son douzième en carrière, sera à l’affiche ce mercredi 19 juillet. Le film, nommé « Oppenheimer », est inspiré du savant qui a été l’architecte de la bombe atomique.
Christopher Nolan revient dans un genre inattendu : un film biographique, adapté selon sa vision propre dans Oppenheimer, une oeuvre dépeignant de manière torturée l’Américain qui fut à l’origine de la bombe atomique. Ce film, très anticipé, fait son entrée sur grand écran ce mercredi, offrant, en un long métrage de trois heures, un aperçu des moments les plus significatifs de la vie de Robert Oppenheimer (1904-1967), physicien qui a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire américaine et celle du XXe siècle, participant de manière décisive à l’avènement de l’âge nucléaire.
Un activiste éthique
Il est complexe de déterminer si Robert Oppenheimer a vraiment compris, à cette époque, la portée dévastatrice de son invention, car ce personnage intellectuel était profondément imprégné d’éthique depuis son plus jeune âge, tout en étant un chercheur d’exception et ambitieux. On se rappellera qu’Oppenheimer s’est par la suite dressé contre le développement de la bombe H (pour hydrogène), 1000 fois plus puissante que la bombe A, pour atomique. Il a aussi milité pour une régulation stricte de la recherche nucléaire à l’échelle mondiale, et pour qu’elle soit orientée vers des applications civiles scientifiques. Cette position pragmatique lui a par la suite valu des critiques.
Durant les années 50, Robert Oppenheimer subit la disgrâce en raison de son opposition à la Bombe H, ainsi que de ses liens avec des figures communistes. En plein coeur de la période du maccarthysme, les agences américaines mettent en question sa fidélité envers son pays. En 1954, Robert Oppenheimer se voit ainsi retiré de ses fonctions au sein du comité de l’énergie atomique américain.
Robert Oppenheimer et son intérêt pour l’espace
Jusqu’à sa mort en 1967, il continue à enseigner la physique, ainsi que l’éthique de la science à l’université de Princeton, située dans le New Jersey. Il réussit à réhabiliter sa réputation: ses contributions dans le domaine du nucléaire sont reconnues, tout comme celles dans l’astrophysique. En effet, Robert Oppenheimer a également été l’un des premiers chercheurs à émettre l’hypothèse de l’existence des trous noirs.
Tout au long de sa carrière, il demeure un symbole délibérément ambigu : les scientifiques doivent-ils se sentir responsables de l’usage qui est fait de leurs innovations ? Cette question demeure particulièrement pertinente dans le contexte actuel de la recherche sur l’intelligence artificielle.