L’ex-représentant du gouvernement et précédent ministre en charge du Contrôle des Finances publiques, Gabriel Attal, succède à Pap Ndiaye en tant que directeur de l’Education nationale. Son principal défi sera notamment de remédier à la faible attractivité du métier de professeur et d’intensifier la lutte contre le phénomène du harcèlement scolaire.
L’un des gagnants marquants du dernier remaniement ministériel est sans doute Gabriel Attal. Ce dernier, ancien porte-parole du gouvernement et ministre délégué chargé des Comptes publics, a maintenant remplacé Pap Ndiaye. Malheureusement, ce dernier n’a pas réussi à s’affirmer à la tête du ministère de l’Éducation nationale. Lors du transfert de pouvoir, Attal a admis que l’année écoulée a été « la plus intense et la plus difficile » de sa vie, ajoutant que « le rythme de l’école ne correspond pas à celui de l’information en continu et des médias sociaux, des réactions spontanées, des indignations exagérées et des déclarations percutantes ».
A l’âge de 34 ans, Gabriel Attal continue son ascension politique, renforcée par sa loyauté envers Emmanuel Macron. Il est nettement plus politique que son prédécesseur. Cela dit, Attal attend une série de défis à relever au Ministère de l’Éducation alors que la rentrée scolaire approche à grands pas. Nous les examinons ensemble avec franceinfo.
Rendre de nouveau le métier d’enseignant attrayant
Le premier défi pour Attal est de rendre le métier d’enseignant à nouveau attirant. Il devra répondre à la pénurie de recrutements puisque plus de 3 000 postes n’ont pas été pourvus cette année. En mai 2023, le syndicat SNUipp-FSU pointait du doigt les salaires insuffisants et les conditions de travail difficiles. Il prévoyait environ mille postes vacants en septembre malgré une légère hausse des salaires pour tous les enseignants à partir de cette rentrée, avec un salaire net minimum de 2 000 euros par mois pour les débutants.
Parmi les autres sujets controversés, il y a le Pacte, qui propose des primes en échange de tâches supplémentaires. Cela nécessite une organisation solide dans les établissements scolaires, d’autant plus que les syndicats sont vivement critiques à l’égard de cette mesure. C’est néanmoins une question vitale : chaque année, les élèves perdent beaucoup d’heures de cours en raison des absences de professeurs non remplacées. « Cela sera ma priorité », a déclaré Gabriel Attal lors de la passation de pouvoir.
Réinstaurer le respect à l’école et lutter contre le harcèlement scolaire
Lors de la passation de pouvoirs avec Pap Ndiaye, le nouveau ministre de l’Éducation nationale a insisté sur le respect. Gabriel Attal a déclaré : « Nous devons revenir à des principes simples : le respect du professeur et de son autorité, la maîtrise des connaissances de base et le respect de la laïcité ». Cette position est celle défendue par Emmanuel Macron, surtout après les émeutes qui ont secoué la France suite au décès tragique du jeune Nahel lors d’un contrôle policier à Nanterre.
La question du harcèlement est également un enjeu majeur. Pap Ndiaye l’a malheureusement compris trop tard, suite au suicide de la jeune Lindsay. Élisabeth Borne a estimé que cette question sera une priorité pour la rentrée à venir. Il reste à voir comment ses paroles se traduiront en actions.
Refonte en attente du baccalauréat
Gabriel Attal doit aussi revisiter l’organisation du baccalauréat, effectuer une sorte de réforme de la réforme initiée par Jean-Michel Blanquer, dont il était le secrétaire d’État. Les syndicats enseignants craignent un retour à l’ère Blanquer, qu’ils ont peu appréciée. Pap Ndiaye a admis que le troisième trimestre dans les lycées a été particulièrement difficile, notamment en raison d’un taux d’absentéisme élevé. Un ancien recteur a été chargé d’une mission et devait rendre ses conclusions avant la rentrée. C’est ce dossier que Gabriel Attal devra prendre en charge.
Selon les syndicats enseignants, ils attendent une personnalité qui saura défendre les dossiers, écouter les préoccupations du terrain et défendre le personnel enseignant auprès d’Emmanuel Macron. « Gabriel Attal arrive à un moment critique pour l’avenir de notre école », a déclaré Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat SNES-FSU, sur franceinfo le 20 juillet.
Il reste à voir quelles seront les marges de manœuvre réelles dont disposera le plus jeune ministre de l’Éducation nationale de la 5e République dès la rentrée scolaire.