Suite à des élections qui n’ont pas réussi à définir une majorité, Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol socialiste, et son adversaire conservateur Alberto Núñez Feijóo, dont le parti a gagné le plus de sièges à l’assemblée, vont commencer à négocier pour essayer d’empêcher la tenue d’un autre scrutin.
Prédit par les sondages comme le grand perdant de la course électorale, Pedro Sanchez, chef du gouvernement socialiste, a surpris tous les observateurs, en réussissant à contenir les avancées de l’opposition de droite, le dimanche 23 juillet. De manière inattendue, son pouvoir pourrait se prolonger au fil d’alliances stratégiques.
Une fois que plus de 99% des votes ont été comptabilisés, le Parti Populaire (PP), mené par son adversaire conservateur Alberto Núñez Feijóo, se trouve en tête avec 136 sièges sur 350 au congrès des députés. Quant au parti partisan d’une politique de droite extrême, Vox, il n’est considéré comme un potentiel allié que pour ses 33 sièges.
Cet accomplissement pour le PP représente un gain de 47 sièges par rapport aux précédentes élections de 2019. Pourtant, la victoire est amère pour Alberto Núñez Feijóo, puisqu’il avait comme objectif d’atteindre les 150 sièges. En effet, en additionnant les positions acquises par le PP et Vox, dont les résultats ont baissé par rapport à la dernière élection, ils n’atteignent que 169 sièges, alors que le seuil de la majorité absolue est de 176.
« L’assolement réactionnaire du Parti populaire et de Vox a été renvoyé »
Le parti de Pedro Sanchez compte, quant à lui, 122 sièges au congrès des députés et celui de l’allié radical de gauche Sumar, 31 sièges. En dépit de ses résultats en baisse, Pedro Sanchez, au gouvernement depuis cinq années, se trouve ironiquement dans une position avantageuse face à son adversaire conservateur. En effet, il peut envisager de s’allier avec les partis basques et catalans qui renonceraient à soutenir Vox.
« La coalition rétrograde du Parti populaire et de Vox a été refoulée », a-t-il fièrement déclaré à la foule de militants socialistes rassemblés devant son parti. « Nous sommes nombreux à vouloir que l’Espagne continue sur la voie du progrès », a-t-il rajouté.
Alberto Núñez Feijóo, sans être découragé, a revendiqué la victoire. Depuis le balcon du siège de son parti, il a affirmé que le PP « est sorti gagnant des élections ». Il a ensuite déclaré sa volonté de « créer un gouvernement », en appelant les socialistes à ne pas « empêcher » l’édification d’un tel gouvernement.