On prévoit que le président du pays sera présent dans de nombreux archipels du Pacifique du 24 au 28 juillet. L’objectif de cette visite serait de renforcer la position de la France dans cette zone et de prêter une oreille attentive aux demandes de la population locale.
Lundi 24 juillet marque le retour d’Emmanuel Macron à Nouméa après une absence de cinq ans. À partir de cette ville, il débutera un voyage stratégique dans la région indo-pacifique. Sa visite s’étendra jusqu’à la Papouasie-Nouvelle-Guinée en passant par le Vanuatu. Cette visite est perçue comme « historique » par les proches du président. En effet, c’est le premier voyage d’un président français « hors de nos territoires » dans le Pacifique depuis celui de Charles de Gaulle au Vanuatu, alors connu sous le nom de Nouvelles-Hébrides, sous administration franco-britannique en 1966.
Le programme qui attend le président français est considérable allant des discussions sur le réchauffement climatique, aux inquiétudes grandissantes concernant l’influence de la Chine et au statut de la Nouvelle-Calédonie.
« Fédérer » les loyalistes et indépendantistes en Nouvelle-Calédonie
L’objectif premier de la visite du président Macron en Nouvelle-Calédonie est de transmettre un message de soutien continu de la part de Paris, et de montrer que le président est conscient des enjeux du territoire, qui a rejeté l’indépendance lors de trois référendums, notamment celui boycotté par les indépendantistes en 2021. Ces référendums ont été conditionnés par l’accord de Nouméa de 1998, qui arrive à échéance en 2024. Les discussions sur le futur de l’archipel et l’élargissement du corps électoral promettent d’être épineuses.
En effet, l’accord de Nouméa avait prévu un gel électorale qui conditionne le droit de vote lors des élections locales à des critères spécifiques tels que le nombre d’années de résidence. Les indépendantistes restent sceptiques à l’idée d’une expansion du corps électoral, contrairement aux loyalistes qui en sont favorables. Face à ces contradictions, Emmanuel Macron cherche à instaurer un « rassemblement » et une « confiance commune ». Des discussions avec la représentation politique calédonienne sont également prévues sur le futur statut de la Nouvelle-Calédonie et les négociations en cours.
Proposer une « alternative » face à l’influence grandissante de la Chine
Macron est déterminé à clarifier sa stratégie dans la région Asie-Pacifique. L’enjeu est de réaffirmer la présence et l’engagement de la France dans cette région après que la Chine ait su développer une grande influence auprès des États insulaires. La stratégie de Beijing s’est axée sur le développement de ses intérêts dans les ressources naturelles, notamment le lithium et la pêche, tout en se positionnant avantageusement en cas d’un conflit avec la Chine.
La France souhaite se poser en alternative à la Chine grâce à ses territoires d’outre-mer qui présentent la deuxième plus grande zone économique exclusive au monde après les Etats-Unis. L’aide des Etats-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie, participants du programme de coopération « Quad », serait particulièrement intéressante pour la France.
Répondre aux problématiques climatiques de la région
L’impact du changement climatique n’est pas à oublier lors de cette visite. Les îles du Pacifique sont directement menacées par la montée des eaux. À cet effet, Macron envisage de déplacer la ville de Touho, sur la côte est de la Nouvelle-Calédonie, qui est en danger constant d’érosion. L’entourage du président a promis des « mesures fortes » pour aider la région à s’adapter aux changements climatiques. La Papouasie-Nouvelle-Guinée, en proie à la déforestation, sera intégrée à l’action de l’Etat français. Les dirigeants locaux espèrent en tout cas des actions concrètes de la part du président.