Bien que séparé de Paris par une distance de 16 000 km, le président n’a pas réussi à éviter certaines controverses françaises et tensions internationales lors de sa visite en Nouvelle-Calédonie, au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Toutefois, il a opté pour une tactique de non-réponse.
Même au cœur d’un paradis terrestre, on n’échappe pas à l’actualité mondiale. Emmanuel Macron a dû le constater alors qu’il effectuait, vendredi 28 juillet, un tour de l’Océanie. Le voyage présidentiel, qui a commencé en Nouvelle-Calédonie, est passé par le Vanuatu et la Papouasie-Nouvelle-Guinée avant de s’achever par une halte inattendue au Sri Lanka.
L’actualité n’a pas eu de répit pour le président français durant le voyage aller, en compagnie de Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur. Le leader français a découvert dans les médias des déclarations du directeur général de la police nationale : « Un policier n’a pas sa place en prison, avant un éventuel procès », a affirmé Frédéric Veaux. Ce message de soutien à des policiers mécontents, beaucoup d’entre eux demandant la libération d’un collègue incarcéré en attente d’un procès, car suspecté d’avoir utilisé un flash-ball sur un jeune homme lors des émeutes à Marseille.
Buscando el refugio en el silencio
Arrivé à Nouméa la situation étant déjà sous tension, Emmanuel Macron tente de désamorcer la situation en accordant une entrevue de dernière minute. Malgré le décalage géographique avec les journalistes qui sont à 16 000 km distants, Emmanuel Macron tente cependant de calmer les esprits: « Je comprends l’émotion, mais personne n’est au-dessus de la loi », déclare le président. Ces seront ses seules paroles sur le sujet, car il n’y a ni conférence de presse, ni échanges même très informels avec les journalistes. Emmanuel Macron, en évitant tout commentaire et se concentrant sur son voyage, adopte une politique de non-commentaire.
Cette même ligne de conduite se répète lorsque Emmanuel Macron apprend la tentative de coup d’État au Niger qui l’oblige à abandonner prématurément son séjour au festival des arts mélanésiens au Vanuatu. Quelqu’un dans l’équipe l’a exprimé : « Même si loin de Paris, il faut bien qu’il continue de travailler… Et que l’Etat puisse fonctionner. »
Une escale impromptue au Sri Lanka
L’Elysée n’a cessé de mettre en avant ce voyage historique dans le Pacifique. A travers ce déplacement, le plus éloigné depuis deux ans, Emmanuel Macron entend faire valoir que la France demeure une puissance du Pacifique. En Nouvelle-Calédonie, qui d’après lui « a choisi de rester Française », il annonce une modification de la constitution pour début 2024, sans pour autant parvenir à rassembler tous les mouvances indépendantistes et loyalistes autour de la même table. Un rendez-vous est néanmoins fixé à Paris, à la fin du mois d’août.
Au Vanuatu, 57 ans après le Général De Gaulle, le président français se pose comme le grand défenseur de la souveraineté et de l’indépendance du monde entier, tandis que la Chine s’affirme partout dans le monde.
Ensuite, dans le costume de protecteur des forêts et de la biodiversité mondiale en Papouasie-Nouvelle-Guinée, Emmanuel Macron assure le spectacle avec poignées de main et sourires. En fin de parcours, Emmanuel Macron effectue une visite surprise au Sri Lanka. C’est une premiere pour un président français. Un pays confronté à une situation économique désastreuse, étouffé par la dette et les crises politiques et économiques. Une dernière image de carte postale avant de retourner à Paris puis au Fort de Brégançon, dans le Var, avec une forte incertitude sur la tranquillité estivale.